Aptitudes à l’engraissement d’animaux précoces avec des fourrages herbagers et des concentrés issus de sous-produits de l’industrie agroalimentaire - Livestock Phenotyping for Sustainable Agro-ecological Systems
Communication Dans Un Congrès Année : 2022

Study of fattening skills of early animals with grassland fodder and concentrates from by-products of the food industry

Aptitudes à l’engraissement d’animaux précoces avec des fourrages herbagers et des concentrés issus de sous-produits de l’industrie agroalimentaire

Résumé

Changes in the socio-economic context and debates on the environmental impact of livestock farming are raising the stakes for economical ruminant farming systems. The question of the capacity to fatten animals from grassland resources that do not compete with humans, with a minimum of concentrates, appears to be central. This is even more true in mountain areas where grass is the primary, or even the only, available resource. In this context, we set up a trial aimed at providing answers to these issues by using the Angus breed, known for its early fattening and its ability to make the most of grassland resources. The trial tested the fattening performance of three batches of 12 bulls (12 Angus x Salers (AS), 12 Charolais x Salers (CS), 12 pure Salers (S)), over two consecutive years, i.e. 72 animals in total. The three batches were fed the same diet, 65% of which was a mixture of grass silage and silage, forages that have been little explored until now for this type of production, supplemented with by-products from the agri-food industry (wheat draff and beet pulp). Individual daily records of feed intake were made. The animals were weighed every 15 days to calculate growth rates. Measurements of fat cover by NEC, biopsies of caudal subcutaneous tissue and ultrasound scans of subcutaneous adipose tissue were performed regularly. An economic evaluation was made by calculating the gross margin and the cost price of the fattened animals. The feed intake of the AS lots was higher: 1.9 kg MSI/100 kg PV/d vs 1.6 and 1.7 for the CS and S lots. Over the entire fattening period, the AS batch ingested 400 kg less dry matter because they were slaughtered earlier. The AS batch was more efficient with 165g of growth/kg MSI vs 150g for the other batches. The AS batch achieved a GMQ of 1490 g, 180 g/d and 142 g/d higher than S and CS. The fattening duration of the AS batch was 222 days, 41 days and 58 days shorter than CS and S. Fat deposits were deposited earlier by the AS lots, so from the middle of fattening there were significant differences with the other lots for the quantities of lipids fixed with 14kg/100 kg PV vs. 13.7 for CS and 12.9 for S. With the current marketing conditions and the experimental constraints, the three technical itineraries studied lead to a negative gross margin. The AS batch is the most profitable due to a shorter fattening period (and therefore lower feed and bedding costs) and a lower purchase price for the grazers (linked to a lower initial live weight). A selling price (in €/kg of carcass) of 3.18, 3.34 and 3.60 respectively for the bulls of the AS, S and CS lots allows the net margin (taking into account labour) to be balanced. The results clearly illustrate the good use of grass forage and the early fattening of Angus x Salers compared to the other two genetic types. These animals make it possible to obtain lighter carcasses (360 kg) with a good fattening condition (NEC of 3.5) by reducing the fattening period. A fair valuation of the selling price, within a contractualization logic, is necessary to preserve the economic interest.
L’évolution du contexte socio-économique et les débats sur les impacts environnementaux de l’élevage renforcent les enjeux autour de la recherche de systèmes d’élevage de ruminants économes. La question de la capacité à engraisser des animaux à partir de ressources herbagères non concurrentes de l’homme, avec un minimum de concentrés, apparaît ainsi centrale. C’est encore plus vrai en zone de montagne où l’herbe est la première, voire la seule ressource disponible. Dans ce contexte, nous avons mis en place un essai visant à apporter des réponses à ces enjeux en utilisant la race Angus connue pour sa précocité d’engraissement et sa capacité à valoriser les ressources herbagères (Keane et al., 2008). L’essai a permis de tester les performances d’engraissement de 3 lots de 12 taurillons (12 Angus x Salers (AS), 12 Charolais x Salers (CS), 12 Salers (S)), sur 2 années consécutives, soit 72 animaux au total. Les 3 lots ont reçu le même régime composé d’un mélange d’enrubannage et d’ensilage d’herbe (65% MS de la ration), fourrages peu explorés jusqu’à présent pour ce type de production et complété avec des sous-produits de l’industrie agro-alimentaire (drèches de blé et pulpe de betterave, 25% MS). Un enregistrement quotidien des quantités ingérées individuelles a été réalisé. La décision d’abattage se faisait au regard de la note d’état d’engraissement. Les animaux ont été pesés tous les 15 jours pour le calcul des croissances. Des mesures de l’état d’engraissement par palpation (NEC), des biopsies du tissu sous cutané caudal et des échographies du tissu adipeux sous cutané ont été réalisées en début, milieu et fin d’engraissement. La marge brute et le prix de revient des animaux engraissés ont été calculés. L’ingestion des lots AS a été supérieure : 1,9 kg MSI/100kg PV/j vs 1,6 et 1,7 pour les lots CS et S. Sur toute la durée d’engraissement le lot AS a ingéré 400 kg de MS en moins car ils ont été abattus plus tôt. Le lot AS a été plus efficace avec 165 g de croît/kg MSI vs 150 g pour les autres lots. Ainsi, ce lot a réalisé un GMQ de 1490 g, supérieur de180 g/j et de 142 g/j par rapport à S et CS. La durée d’engraissement des taurillons du lot AS a été de 222 jours, 41 jours et 58 jours de moins que CS et S. Les dépôts adipeux ont été déposés plus précocement par les lots AS, ainsi dès le milieu de l’engraissement des différences significatives apparaissent avec les 2 autres lots pour les quantités de lipides fixés avec 14kg/100 kg PV vs 13,7 pour CS et 12,9 pour S (Figure 2). Avec les conditions actuelles de mise en marché et les contraintes expérimentales, les trois itinéraires techniques étudiés conduisent à une marge brute négative. Le lot AS reste cependant le plus rentable du fait d’une durée d’engraissement plus courte (et donc des charges d’alimentation et de litière inférieures) et d’un prix d’achat des broutards plus faible (lié à un poids vif initial inférieur). Un prix de vente (en €/kg de carcasse) de respectivement 3,18, 3,34 et 3,60 des taurillons des lots AS, S et CS permet d’équilibrer la marge nette (tenant compte de la main d’oeuvre). Les résultats illustrent la bonne valorisation des fourrages herbagers et la précocité d’engraissement des Angus x Salers par rapport aux deux autres types génétiques. Ces animaux permettent d’obtenir des carcasses plus légères (360 kg) avec un bon état d’engraissement (NEC de 3,5) en réduisant la durée d’engraissement. Une juste valorisation du prix de vente, dans une logique de contractualisation, reste toutefois nécessaire pour préserver l’intérêt économique.
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Dates et versions

hal-03898646 , version 1 (14-12-2022)

Identifiants

  • HAL Id : hal-03898646 , version 1

Citer

Bernard Sepchat, Pascal Faure, P. Dimon. Aptitudes à l’engraissement d’animaux précoces avec des fourrages herbagers et des concentrés issus de sous-produits de l’industrie agroalimentaire. 26. Rencontres autour des Recherches sur les Ruminants (3R 2022), Dec 2022, Paris, France. pp.209-213. ⟨hal-03898646⟩
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