Adoption d’innovations par les agriculteurs : rôle des perceptions et des préférences
Abstract
L’agriculture fait face à de nombreux enjeux à la fois réglementaires, économiques ou agronomiques. Pour y répondre les agronomes conçoivent des innovations agroécologiques de type systémique qui permettent de concilier la protection de l’environnement et les enjeux de productivité. Il s’agit d’innovations combinant des outils agronomiques traditionnels, comme l’allongement des rotations, avec des techniques de production novatrices telles que l’agriculture de précision (ex : bonnes pratiques agricoles, systèmes de culture innovants). L’adoption de ces innovations sur l’exploitation engendre des incertitudes supplémentaires pour les agriculteurs. Afin d’appréhender le comportement d’adoption des agriculteurs, les travaux en économie ont révélés que les préférences face au risque, et plus précisément l’aversion au risque des agriculteurs, est un frein à l’adoption d’innovations dans l’exploitation agricole. Mais d’autres déterminants individuels de l’adoption d’ordres agronomiques, économiques ou psycho-sociaux affectent aussi le processus de décision des agriculteurs. Cependant, malgré les avancées de la recherche sur ce sujet il n’apparait pas de déterminants qui puissent être généralisables dû à l’hétérogénéité des agriculteurs et des contextes de production. Ainsi d’autres déterminants, non directement observables, semblent influer sur la décision d’adoption de l’agriculteur. L’objectif de ce travail est de mettre en évidence le rôle joué à la fois par les déterminants observables mais aussi par des déterminants non observables comme les perceptions du risque et les préférences dans le processus d’adoption d’innovations agroécologiques