Les émissions d'ammoniac vers l'atmosphère, consécutives aux épandages de lisiers de porcs, ont été quanitifiées à l'aide de tunnels de ventilation. Ces appareils permettent la circulation de l'air en surface de la micro-parcelle expérimentale (1m2) qui reçoit l'apport de lisier. L'échantillonnage de l'air en sortie du tunnel (piégeage dans une solution acide) permet de quantifier l'ammoniac qui se dégage. Plusieurs essais, réalisés dans les quatre départements bretons au cours de l'année 1993, ont permis de mettre en évidence des pertes d'ammoniac allant de 5 à 63% de l'azote ammoniacal apporté par le lisier. Les résultats témoignent également de l'importance et de la rapidité du processus dans les premières heures qui suivent l'épandage : 72% des pertes totales mesurées ont eu lieu durant les 12 premières heures. Les émissions d'ammoniac sur ces 12 premières heures étaient notamment corrélées à la température (r=0,790) et à la dose d'azote ammoniacal apportée (kg N-NH4+/ha) (r=0,762). Afin d'envisager des voies de réduction de ce type d'émissions gazeuses, des essais réalisés au laboratoire en cellule de mesure ont été mis en place. L'acidifiction préalable du lisier à pH 6,5 (ajout d'HCL 10N) ainsi que l'ajout de chlorure de calcium (CaCl2,2H20) à hauteur de 92 g/l ont permis de réduire le processus de volatilisation d'ammoniac de 85% environ.