Les bras morts du Rhône et de l`Ain (France) ont été étudiés pendant des années par des géographes, des biologistes et des hydrauliciens, en termes de taux de sédimentation, de biodiversité et de connectivité hydrologique. Alors que plusieurs programmes de restauration sont engagés, les échanges d'eau et de sédiments entre les rivières et leurs anciens chenaux sont mal connus. Le but de cette étude est de mieux comprendre le lien entre la géométrie des anciens chenaux, les propriétés de l'écoulement et le transfert de sédiment au niveau de la confluence aval avec la rivière. La dynamique de l'écoulement à la jonction entre un ancien méandre et la rivière d'Ain (France) a été étudiée pour différents débits grâce à des mesures précises in situ (ADCP, LS-PIV, oscillations de la surface libre) et à la modélisation 2Dh hydraulique (code Rubar20). Comme prévu, le trait principal de l'écoulement s'avère être une grande recirculation plane dans la cavité latérale constituée par l`embouchure de l`ancien chenal. Au centre de cette recirculation, les basses vitesses correspondent au dépôt d`un banc de gravier. Plus étonnamment, l`hydrodynamique du système entier est affectée par des pulsations pseudo-périodiques : des fluctuations de vitesse sont bien corrélées avec l'invasion périodique de la cavité par de grands vortex qui se détachent et l`oscillation de la surface libre dans la cavité latérale.