Pour répondre aux exigences de la Directive Cadre Européenne 2000/60/CE sur l'eau (DCE), les états membres doivent quantifier les relations entre la qualité biologique et les propriétés physiques et chimiques des eaux de surface. Un tel objectif nécessite la création, le développement et la validation de nouveaux outils d'évaluation de la qualité des écosystèmes aquatiques afin de pouvoir établir un diagnostic précis de l'état écologique des eaux de surface. Dans ce contexte, de nombreux programmes européens ont été créés, dont le projet européen REBECCA, (relationships between ecological and chemical status of surface water) dans le quel s'inscrit ce travail. Dans le cadre du groupe de travail « toxique » du projet REBECCA, le RIZA (NL) développe actuellement un système de prédiction des relations concentrations chimiques effets écotoxicologiques (modèle OMEGA). Il s'agit d'un modèle initialement développé (hors contexte DCE) pour mettre en relation des concentrations chimiques mesurées dans différents types de compartiments et des effets biologiques, exprimés en pourcentage d'espèces affectées. Les caractéristiques (intérêt et limite) de l'approche actuellement développés sont présentées sur la base des informations actuellement diffusées dans le cadre du groupe. Dans le cadre du groupe de travail « rivières », le CEMAGREF de Lyon est impliqué à plusieurs titres et notamment sur la problématique « évaluation de l'impact des pressions toxiques in situ ». Dans ce contexte, nous avons analysé les réponses de plusieurs métriques biologiques décrivant la structure et l'organisation des communautés benthiques aux concentrations en micropolluants observées dans les sédiments des cours d'eau français, dans le but 1) d'évaluer la réponse des métriques traditionnellement utilisées dans les méthodes d'évaluation de la qualité du milieu aux pressions toxiques et 2) de sélectionner une combinaison de métriques capables de révéler de manière spécifique l'impact des pressions toxiques sur l'écosystème. Le travail a été réalisé à une échelle nationale, sur des données faunistiques (listes fauniques à la famille) et chimiques (concentrations des micropolluants dans les sédiments) existantes issues des réseaux de mesures nationaux (RNB, RNDE). La sensibilité des métriques biologiques utilisées permet de définir les changements observés dans les communautés faunistiques en fonction de la nature des micropolluants présents dans les sédiments, mais aussi d'apporter de nouvelles informations fonctionnelles concernant les communautés benthiques soumises à un stress toxique.