Dans le champ des sociétés vivant de l'irrigation, de nombreux travaux s'intéressent à une gestion équitable de la ressource en eau. Le développement inégal de l'hydraulique et la justice redistributive des eaux sont fréquemment évoqués ainsi que le concept de développement durable. Ce dernier se fonde sur la recherche d'un équilibre entre des composantes écologique, économique, sociale et éthique. Il met en jeu la transmission aux générations futures d'un monde « viable » et « équitable », en agissant aujourd'hui, de manière « démocratique », pour réduire les inégalités économiques, les disparités sociales et les dégradations environnementales. Les termes de « viable », « équitable » ou encore « démocratique » sont ainsi souvent convoqués comme finalités mais rarement traités comme des questions ou objets de recherche. De nombreux travaux s'appuient sur la notion de « justice » ou plutôt celle d' « injustice » pour nourrir une critique sociale sous des formes extrêmement variées faisant référence à une pluralité de conception de la justice. Cette pluralité se retrouve dans les orientations des politiques publiques et des actions collectives. L'enjeu d'explicitation des soubassements des différents travaux paraît alors particulièrement pertinent et exacerbé dans le cas de recherches impliquées, interdisciplinaires et internationales comme celles menées dans le programme PCSI. L'objectif de ce séminaire est de mettre en discussion les interventions et travaux de recherche sur la gestion de l'eau à la lumière de la notion de justice. Le professeur William Ossipow a ouvert le séminaire sur la notion de justice en tant que question de recherche, telle qu'elle est appréhendée par la philosophie politique. Puis, sur la base de trois ateliers d'une demi-journée, trois sphères d'action dans la gestion des ressources en eau ont été questionnées successivement, à partir de la notion de justice : d'abord celle centrée sur les actions individuelles, puis celle centrée sur les notions d'intérêt général et de bien public et enfin celle centrée sur le façonnement d'institutions communautaires. La plupart des communications étaient transversales à ces différentes sphères. Leur répartition entre les différents ateliers ouvre des opportunités de discussions, amplifiées par une présentation croisée des communications lors de tables rondes rassemblant les communicants. La dernière demi-journée a été consacrée aux questions transversales et en particulier à celles posées à la recherche