Les traits de clonalité présentent un caractère adaptatif notamment parce qu'ils permettent de se maintenir face aux stress abiotiques et aux perturbations, et d'optimiser la captation des ressources dans les habitats hétérogènes. Par ailleurs ils peuvent présenter un conservatisme phylogénétique relativement marqué. Cela peut créer des effets confondants, ainsi un certain nombre de corrélations observées au niveau spécifique entre des conditions de milieu et des traits clonaux particuliers sont maintenues au niveau de la famille. Dès lors il est difficile de connaître les parts respectives de l'adaptation et de la contrainte phylogénétique dans les corrélations observées. Pour étudier cette question on a choisi un ensemble de communautés végétales herbacées d'altitude dans lesquelles la clonalité est très répandue et les traits clonaux sont criblés par les conditions de milieu. Les traits clonaux sont issus de la base de données Clopla, complétés avec d'autres sources et nos propres mesures. Le lien entre les traits clonaux et les facteurs de milieu ont déjà été vérifiés sur ce jeu de données. A l'échelle spécifique, nous avons donc d'abord étudié l'importance de l'inertie phylogénique des traits clonaux, et l'histoire évolutive des ces traits. Nous avons, ensuite, quantifié la part de la variance interspécifique des traits clonaux expliquée respectivement par les facteurs de milieu, par la phylogénie, et par leurs interactions. Enfin, nous discuterons de l'importance potentielle de l'histoire phylogénétique dans la structuration des communautés végétales.