Le projet a pour objectif principal de mettre au point et de caractériser une méthode innovante de génération de coulis de glace par effet chimique sans l'intervention de transferts de chaleur au travers d'une paroi. En effet, depuis le protocole de Montréal (1987), les installations frigorifiques sont soumises à une réglementation de plus en plus stricte. L'utilisation des fluides frigorigènes de type chlorofluorocarbone (CFC) et hydrochlorofluorocarbone (HCFC) tend à diminuer, voire à s'arrêter. De par leur contribution à l'effet de serre, les hydrofluorocarbones (HFC) risquent également de subir des limitations importantes. Afin de répondre à ces changements, les constructeurs de groupes frigorifiques, les producteurs de fluides frigorigènes ainsi que les différents acteurs de la chaîne du froid s'interrogent quant au développement de nouveaux fluides et de nouveaux procédés. L'unité de recherche du génie des procédés frigorifiques du Cemagref d'Antony (GPAN) et le LIMHP du CNRS mènent des recherches sur les « coulis de glace », fluides frigoporteurs diphasiques présentant une phase liquide de transport et une autre solide (cristaux de glace en suspension). L'utilisation des fluides frigoporteurs permet de confiner la machine frigorifique dans la salle des machines et de réduire la taille du circuit primaire. Par conséquent, la charge en fluide frigorigène est restreinte [1]. Dans ce travail, on cherche à mettre en ½uvre un effet du déplacement de l'équilibre thermodynamique d'un système eau/soluté par l'addition d'un troisième composant gazeux. Les phénomènes pouvant intervenir dans ce cas peuvent être, soit l'apparition d'un effet antisolvant, soit l'apparition d'hydrate de gaz, soit la combinaison de ces phénomènes. L'objet de l'étude a consisté à travailler sur deux aspects complémentaires du problème : la mise au point d'un équipement statique pour la caractérisation thermophysique de la solution aqueuse choisie et le développement d'une boucle frigorifique pour l'étude en dynamique des propriétés thermiques de ce mélange. La procédure expérimentale et les essais ont été conduits sur les mélanges modèles eau/dioxyde de carbone et eau/éthanol/dioxyde de carbone. L'établissement du diagramme de phase a mis en évidence l'existence d'une zone de formation d'une structure solide beaucoup plus large que celle de la glace générée par la mise en ½uvre de l'effet anti-solvant. Cette structure solide a été attribuée aux hydrates de gaz. Afin de compléter l'étude du diagramme de phases du mélange étudié, l'équipement statique a été utilisé pour mesurer la dissolution du gaz dans le mélange aqueux. La connaissance de cette grandeur permet en effet de quantifier la quantité d'hydrates formés. Les résultats expérimentaux ont été comparés à ceux issus des modèles de solubilité de la littérature. Une particularité du dispositif expérimental réside dans sa capacité à comparer les potentiels énergétiques des différents mélanges. Les résultats de cette analyse thermique sont présentés et montrent l'intérêt d'utiliser une solution aqueuse dopée au CO2 pour une application dans le domaine des fluides frigoporteurs diphasiques.