A comparative study between laboratory and field assays using relative specific growth responses of periphytic diatoms, and their use for the assessment of metal pollutions
Etude comparative (terrain, laboratoire) des taux de croissance de diatomées périphytiques, et leur utilisation pour l'évaluation de pollutions métalliques
Résumé
Les caractéristiques de croissance (taux de croissance, temps de génération) des diatomées sont principalement utilisées pour la détermination de leurs optimums écologiques, les tests de toxicité algale, et pour l'évaluation des conditions environnementales. La croissance d'espèces exposées à des contaminations métalliques a été étudiée en monocultures ; cependant, il est difficile de déduire, d'après les réponses d'organismes isolés, un effet sur la communauté entière, en raison des interactions qui y ont lieu. Il est par ailleurs communément admis qu'il existe une relation allométrique entre vitesse de croissance et taille des espèces - les grosses cellules se multipliant plus lentement -, relation qui n'a pas été confirmée en conditions d'exposition métallique. Deux études complémentaires (terrain et laboratoire) ont été réalisées sur des assemblages multispécifiques de diatomées, afin de caractériser, pour différentes espèces de diatomées issues d'un biofilm naturel, les effets du cadmium sur les caractéristiques de croissance des diatomées dominantes. Ces espèces, communes à toutes les modalités de traitement étudiées, présentent des taux de croissance en accord avec les valeurs disponibles dans la littérature. Dans les conditions de non-exposition au métal, une relation inverse entre le taux de croissance et le biovolume est observée, alors que la tendance est moins marquée en présence de cadmium. Les différences entre les résultats obtenus sur le terrain et en laboratoire, limitées par un examen des variations standardisées entre conditions contaminées et non-contaminées pour chaque expérimentation, indiquent une croissance sensiblement plus importante en conditions polluées pour la plupart des espèces considérées. Ceci est attribuable au fait que les espèces en question, saprobes et tolérantes aux métaux, se trouvent alors vraisemblablement dans des conditions de compétition réduite avec d'autres espèces et sont par conséquent moins défavorisées. Ces tendances, observées dans les deux expérimentations, indiquent qu'une utilisation prudente des microcosmes peut représenter une alternative convenable aux manipulations de terrain, plus lourdes.