"Le fleuve semble dormir, mais il lui arrive de sortir de son lit". Ainsi parlait Brunetto Latini des fleuves dans son livre Trésor (vers 1265). Cette métaphore est aujourd'hui passée dans la langue courante , de telle sorte qu'il nous semble aller de soi que le lit n'est réservé qu'au sommeil de la rivière et qu'il ne nous faut donc craindre son réveil. Il est vrai que si la majorité du temps, les rivières restent dans un lit qu'on appelle mineur (lieu où il y a un écoulement en permanence), elles en sortent parfois lors des crues pour envahir le lit majeur, ce dernier désignant la zone inondée lors des événements de crue les plus importants. Il faut en fait bien distinguer (i) la crue, qui correspond à l'augmentation du débit dans le cours d'eau. Les crues, au même titre que les périodes d'étiage (périodes de très faible débit) ne sont en fait qu'une composante de la variabilité naturelle des débits dans les cours d'eau ; (ii) l'inondation, qui désigne la submersion temporaire de parties du lit majeur. Les zones inondées sont de véritables zones d'expansion de crue, où l'eau s'accumule au cours de la crue. Dans cet article, nous abordons les idées reçues qui reviennent le plus souvent lorsque l'on parle de crues et d'inondations.