Estimation d'un risque agro-environnemental : la contamination des eaux de surface par les intrants agricoles. Application sur les coteaux de Gascogne - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2008

Estimation d'un risque agro-environnemental : la contamination des eaux de surface par les intrants agricoles. Application sur les coteaux de Gascogne

Résumé

Depuis plusieurs décennies, les pressions agricoles fortes exercées sur des milieux naturels plus ou moins vulnérables induisent des contaminations des masses d'eau par divers polluants (fertilisants, pesticides). En réponse à la demande sociétale en faveur du respect de l'environnement, de la santé publique, les pouvoirs publics ont mis en ½uvre de nombreuses mesures réglementaires ou incitatives. Certaines politiques s'adressent directement aux activités agricoles (Directive Nitrates, CTE et CAD, découplage des aides du niveau de production et éco-conditionnalité, etc.). D'autres imposent une obligation de résultats en terme de qualité environnementale (bon état écologique à l'échéance de 2015 pour la DCE). Afin d'améliorer l'efficience de la gestion durable de l'eau dans les territoires ruraux et améliorer l'efficacité de ces différentes politiques, il est nécessaire de disposer de bonnes connaissances et d'outils d'aide à la décision à différentes échelles spatiales. (Carluer et al., 2000) (Corpen, 2003). Différents usages supportés par les milieux aquatiques peuvent être affectés par les pollutions diffuses et ponctuelles : prélèvements pour adduction d'eau potable, ressources en eau d'irrigation, usages récréatifs (pêche, baignade). Le risque de contamination exprime à quel degré ces usages sont susceptibles d'être affectés. Or, la notion du risque est ambiguë et utilisée de façon variable dans le langage courant ou chez les spécialistes dans diverses disciplines. Suivant les travaux du CORPEN (mars 2003), un potentiel de contamination ( Macary et al.,2006) permet d'estimer un aléa, c'est à dire la possibilité d'altération des usages. Ce potentiel dépend de la conjonction entre d'une part la vulnérabilité d'un milieu, ou possibilité de ce milieu d'être atteint par des polluants, et d'autre part par la pression exercée par des usages sur le milieu, dont les usages agricoles (pesticides, excédents azotés). En revanche, la sensibilité du milieu permet d'apprécier la manière dont ce milieu répond à la contamination. Les enjeux environnementaux représentent la conservation, la préservation, la réhabilitation des divers usages d'une ressource en eau. La confrontation entre ces enjeux environnementaux et le potentiel de contamination constitue le risque. L'appréciation de ce risque suivant le niveau d'observation par les acteurs peut se faire à différentes échelles spatiales, suivant que l'on considère les échelles de décision, des pratiques agricoles, ou de la contamination des eaux. De plus en plus fréquemment, un problème environnemental doit être considéré à différentes échelles : grande échelle (la parcelle ou l'exploitation) pour les pratiques agricoles, échelle intermédiaire (petit territoire) pour des actions d'un collectif (agriculteurs appartenant à un même petit bassin-versant, territoire d'une association de pêche, etc.) et échelle régionale (agence de l'eau) pour les moyens à mettre en ½uvre et évaluer les résultats des politiques. Ces différentes entités spatiales peuvent se superposer, s'emboîter ( bassins versants encastrés) ou s'enchâsser (exemple d'une commune dont l'espace se trouve à la fois sur plusieurs petits bassins versants ). Très souvent, les entités spatiales de même nature s'emboîtent. C'est la cas, par exemple, des entités de gestion agricole : parcelle, exploitation, tissus d'exploitation. En ce qui concerne les entités à enjeux environnementaux, ceci peut rester vrai pour un seul enjeu. Par contre, dès que l'on considère des enjeux différents ou des entités spatiales de nature différentes, ces entités s'enchâssent. Cette problématique désormais récurrente dans les questions du développement durable constitue bien à la fois la question de recherche qui nous préoccupe et une demande d'aide à la décision des gestionnaires publics. Nos travaux ont pour objectif d'élaborer des méthodes d'évaluation du potentiel de contamination des eaux de surface par des pollutions diffuses d'origine agricole (produits phytosanitaires, et transferts d'excédents azotés) sur des espaces emboîtés de tailles différentes, et donc d'utiliser des variables, des objets géographiques et des indicateurs complexes intégrés, adaptables au transfert d'échelle spatiale, des modèles agro-hydrologiques. Le potentiel de contamination des eaux de surface est un indicateur complexe spatialisé et résulte du croisement d'indicateurs simples descriptifs de la vulnérabilité du milieu avec celui de la pression agricole. Cette combinaison est réalisée au niveau de la maille élémentaire d'une image satellitale indicatrice de l'occupation du sol et l'agrégation de ces mailles aux différentes échelles considérées permet d'obtenir une meilleure lisibilité de la restitution cartographique pour les gestionnaires publics, ce qui en fait un outil d'aide à la décision. Parallèlement, un modèle agro-hydrologique permet d'estimer des flux polluants sur ces mêmes espaces et complète plus finement la cartographie du risque par les indicateurs agro-environnementaux. Cette démarche a été appliquée sur des bassins versants situés sur les coteaux de Gascogne, zone de grandes cultures où l'agriculture est particulièrement intensive. Elle est avant tout destinée à élaborer des scénarii permettant de définir des zones prioritaires d'action sur un vaste espace à enjeux environnementaux. Elle permet aussi de cibler par des approches complémentaires plus fines, les mesures agro-environnementales nécessaires pour rétablir la qualité des eaux dans les milieux et de les évaluer à ces mêmes échelles.

Mots clés

Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02591585 , version 1 (15-05-2020)

Identifiants

Citer

Francis Macary, Pierre Bordenave. Estimation d'un risque agro-environnemental : la contamination des eaux de surface par les intrants agricoles. Application sur les coteaux de Gascogne. Colloque Interdisciplinaire "Vulnérabilités Sociales, Risques et Environnement : Comprendre et Evaluer", May 2008, Toulouse, France. pp.14. ⟨hal-02591585⟩

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