Aujourd'hui, la pratique utilisée en routine par les réseaux de surveillance des milieux aquatiques (agences de l'eau, DDASS , etc.) est l'échantillonnage ponctuel. Cette technique, certes la moins onéreuse et la plus facile à mettre en ½uvre, présente un défaut majeur de représentativité temporelle. Il s'agit d'une mesure instantanée qui constitue seulement un « cliché » de l'état du milieu. Cette approche, surtout lorsqu'elle est réalisée avec une fréquence hebdomadaire, voire mensuelle, ne permet pas de prendre en compte la fluctuation des concentrations de pesticides dans le temps. Une autre technique a émergé depuis une quinzaine d'année et consiste à installer dans le milieu un dispositif piégeant les contaminants en continu. Cette technique d'échantillonnage dit passif aboutit à une mesure intégrée des substances polluantes dans le temps avec un surcoût dérisoire par rapport à un prélèvement ponctuel. En 2007 et 2008, des travaux cofinancés par l'agence de l'eau Adour-Garonne et menés au sein du Cemagref de Bordeaux ont montré la pertinence de la méthode pour mesurer les concentrations d'une quinzaine d'herbicides. Les travaux de validation se poursuivent, notamment avec le suivi d'une gamme élargie de molécules. L'application de ce type d'outil semble porteuse pour la surveillance en continu des milieux aquatiques. Elle fournirait également une information sur l'exposition des organismes, intéressant ainsi les spécialistes en écotoxicologie ou en bioindication des milieux aquatiques.