Pour répondre aux exigences de la Directive Européenne Cadre sur l'Eau (200/60/CE) en matière de pollution des eaux par les polluants agricoles, des actions peuvent être mises en place à différentes échelles (European Union, 2000). Les intrants chimiques incluent les fertilisants amenant des nitrates et les produits phytosanitaires, aussi appelés pesticides. Leur réduction est une première étape essentielle pour limiter les quantités de pesticides ou de nitrates atteignant les milieux aquatiques. Par exemple, le Plan français EcoPhyto prévoit une réduction de 50 % des quantités de pesticides appliquées en 2018 par rapport à celles de 2008. Toutefois, dans la mesure où des fertilisants et pesticides continuent à être appliqués, une portion sera toujours transférée vers les milieux aquatiques. Des actions complémentaires aux réductions des applications peuvent ainsi s'avérer nécessaires. Parmi elles, la mise en place de zones tampons entre la sortie des parcelles agricoles et les milieux récepteurs permet d'intercepter et de réduire en partie les flux de polluants (Reichenberger et al., 2007; Gregoire et al., 2008). Parmi ces zones tampons, les bandes enherbées ont été largement étudiées (CORPEN, 2007). Elles imposent une zone non-traitée entre le champ et les eaux de surface permettant de réduire les quantités de polluants atteignant ces dernières du fait des dérives de pulvérisation. De par leur forte capacité d'infiltration, les bandes enherbées permettent de réduire les polluants issus du ruissellement agricole (Lacas et al., 2005). Toutefois, leur efficacité diminue drastiquement lorsque leur sol est saturé (infiltration limitée) ou que les écoulements à traités sont canalisés et non plus diffus au travers de la bande enherbée (Souiller et al., 2002). Les eaux issues du drainage agricole sont ainsi peu affectées par ces systèmes.