Les inflorescences constituent en général une petite proportion de la biomasse d'une plante et elles apparaissent pendant une période relativement courte, mais leurs pertes peuvent avoir des conséquences directes sur la fitness des plantes. Plusieurs études ont montré que les grands herbivores peuvent avoir une forte préférence pour les inflorescences et qu'ils peuvent enlever une grosse proportion de la production des fleurs des populations de plantes. Notamment, nous avons montré que le chevreuil broute de façon sélective les pousses florifères dés leur apparition au printemps. Quel est l'impact sur la dynamique des populations? Cette étude tente d'y répondre en évaluant les effets du broutement sélectif des pousses florifères par le chevreuil sur la dynamique des populations d'anémone sylvie. Nous utilisons des dispositifs d'exclusion d'herbivores pour étudier cet effet à l'échelle de la population et nous menons des expériences de simulation d'herbivorie à l'échelle de l'individu pour quantifier les effets sur des paramètres démographiques. Des résultats préliminaires montrent que la densité des pousses florifères est plus faible et que les pousses florifères sont plus petites dans les placettes sous l'influence de grands herbivores par apport aux placettes protégées. Nos observations de terrain semblent montrer que l'abondance d'anémone sylvie est peu affectée par le broutement. Néanmoins, des résultats préliminaires indiquent que le broutement sélectif des pousses florifères peut avoir des conséquences importantes au niveau de la structure des populations d'anémone sylvie et influencer certains paramètres démographiques.