Les diatomées jouent un rôle clé dans le fonctionnement des cours d'eau, et leur sensibilité à de nombreux facteurs environnementaux a conduit à l'élaboration d'indices basés sur la structure des communautés de diatomées, utilisés en routine pour l'évaluation de la qualité des eaux. A ce jour, la bio-évaluation des contaminations métalliques ne fait pas partie des programmes de surveillance de la qualité des eaux, cependant les effets des métaux sur les communautés de diatomées ont été étudiés dans de nombreux bassins versants pollués ainsi que dans le cadre d'expériences de laboratoire. Malgré les échelles (couverture géographique, types de métaux) restreintes, ces études ont démontré un potentiel élevé des diatomées pour l'évaluation de la contamination métallique. Dans ce document, nous passerons en revue les réponses des diatomées aux métaux, depuis le niveau de l'individu (au travers d'indicateurs de taille, de formes de vie, de morphologie) jusqu'à celui de la structure des communautés (remplacement des espèces sensibles par des taxons tolérants). Les descripteurs identifiés comme pertinents dans la littérature seront ensuite testés sur une base de données française, regroupant des informations sur les concentrations en métaux et les communautés de diatomées pour différents bassins versants soumis à une contamination métallique. La contamination métallique s'avère être un facteur structurant de la communauté diatomique. Les analyses ont permis l'identification d'espèces tolérantes comme Eolimna minima, Pinnularia globiceps ou P. parvulissima par exemple. D'autres descripteurs, tels que la taille des cellules de diatomées et la proportion d'anomalies morphologiques, se sont révélés de bons indicateurs de contamination élevée. Ce travail fournit une base pour une utilisation ultérieure des diatomées comme indicateurs de pollution métallique.