Une expérimentation en microcosme a été conduite afin de tester les effets de l'herbicide métolachlore sur les communautés naturelles de diatomées périphytiques de cours d'eau et pour y identifier de potentiels indicateurs de contamination utilisables ensuite pour la diagnose d'impacts toxiques des pesticides. La colonisation de substrats en verre en canaux artificiels n'a pas différé significativement sur le plan quantitatif entre les témoins et les modalités contaminées (5 et 30 μg.l-1) après 2 semaines d'exposition. Cependant, une analyse de variance multivariée non-paramétrique (NP Manova) a montré son intérêt pour l'analyse d'effets sur la composition des communautés multispécifiques, révélant à ce niveau l'existence de différences significatives entre les modalités traitées et les témoins. Les différences étaient dues à une augmentation des pourcentages d'abondances relatives d'espèces tolérantes en présence de l'herbicide (par exemple Planothidium lanceolatum, Surirella brebissonii, Nitzschia gracilis...). Un accroissement de l'occurrence de formes anormales a aussi été démontré en relation avec les concentrations en métolachlore. En particulier, l'espèce S. angusta a présenté d'importantes déformations de ses frustules à une fréquence atteignant 10 %. Des tests écotoxicologiques sur cultures monospécifiques ont ensuite été effectués sur 2 espèces présentes dans ces communautés naturelles, une qui apparaissait sensible (Achnanthidium minutissimum), une autre faisant partie du cortège de tolérantes et jugée intéressante à tester du fait de son aptitude à manifester des déformations (Surirella angusta). Ces tests de courte durée ont permis d'affiner les conclusions tirées de la première expérience sur l'effet du métolachlore sur les diatomées.