Les prévisions du GIEC à l'horizon 2050 font ressortir non seulement une hausse des températures moyennes, mais également une augmentation de la fréquence d'événements extrêmes, en particulier de phénomènes de sécheresse. Les mécanismes de réponse des communautés végétales suite à de tels événements demeurent relativement méconnus. L'analyse des traits fonctionnels s'est imposée comme une approche particulièrement pertinente de la réponse des communautés végétales aux variations environnementales. De plus, des études récentes ont souligné l'importance de la prise en considération de la variabilité intraspécifique des traits fonctionnels, jusque-là négligée dans la plupart des travaux publiés. Nous avons cherché à évaluer l'importance et le rôle de la variabilité intraspécifique de traits foliaires dans la réponse à court terme de communautés végétales herbacées subalpines (Hauts Plateaux du Vercors) suite à une sécheresse simulée. Nous avons ainsi analysé l'effet de la sécheresse sur certains paramètres fonctionnels de la communauté, en quantifiant les contributions relatives du turnover d'espèces et de la variabilité intraspécifique. Suite à la sécheresse nous avons observé des variations significatives des traits agrégés avec une importante contribution de la variabilité intraspécifique. D'autre part, nous avons mis en évidence un maintien de la diversité fonctionnelle résultant d'une compensation entre un effet négatif du turnover d'espèce et un effet positif de la variabilité intraspécifique. Ces résultats démontrent que la variabilité intraspécifique favorise l'ajustement global de la communauté vis-à-vis de la sécheresse, tout en maintenant un certain degré de différenciation des valeurs de traits exprimées par cette communauté. D'une manière plus générale, ces résultats incitent à une meilleure prise en considération de la variabilité intraspécifique dans la prédiction de l'effet du changement climatique sur la biodiversité.