Cette communication discutera l’intérêt d’une méthodologie pragmatiste pour interroger l’écologisation de loisirs de nature (thèse en cours) sur 2 terrains français (Bassin d’Arcachon et Calanques de Marseille), où une double comparaison sera menée selon le type d’usage (chasse terrestre, sous-marine et kayak, définis comme plus ou moins « éco-compatibles ») et d’espace (protégé ou non). Sous l’effet d’une « sportization » déjà ancienne combinée à l’écologisation de la pensée plus récente, nos usages ludiques de la nature seraient engagés dans une euphémisation de la violence acceptable envers les éléments naturels. Dans ce domaine cette norme pourrait devenir aussi prégnante que celle qui concerne la violence entre les hommes, classiquement régulée par les « règles du jeu » sportif. Cette hypothèse éliasienne sera discutée et précisée au regard d’avancées importantes du tournant pragmatiste (réflexivité, action située). Le dispositif d’enquête choisi, consistant à observer et interviewer les enquêtés dans différents lieux de pratiques et types d’interactions est conçu pour préciser les situations dans lesquelles ces acteurs appréhendent les normes de l’écologisation et de violence euphémisée envers la nature. Quand suscitent-t-elles des résistances, et/ou sont-elles appropriées et traduites en pratiques écologisées ? En prise avec quels objets matériels ? Ces questions semblent cruciales pour mettre en oeuvre une lecture pragmatiste de l’écologisation des loisirs de nature.