Le tourisme ne se réduit pas d'un côté à un tourisme de station, concentré, qui serait organisé et rentable mais peu ancré localement, et de l'autre, un tourisme diffus, qui ne présenterait pas de réelle structuration et n'offrirait que peu de retombées, en particulier économiques pour le territoire. Les configurations que nous avons observées sur des terrains d'étude auvergnats, à l'échelle de communautés de communes, nous ont conduits à proposer 3 dimensions pour qualifier les formes de tourisme : l'espace bien sûr, mais aussi le temps à travers les questions de saisonnalité, et enfin le degré d'organisation présent. Ainsi, ces multiples configurations peuvent présenter certaines caractéristiques propres à une destination touristique, générant des flux de visiteurs incontestables, mais cela ne se vérifie pas toujours de manière évidente. Lorsque les attractions d'un territoire ne donnent pas lieu à des retombées mesurables par le biais des nuitées marchandes, les élus, mais aussi la population locale, en viennent à douter de la "touristicité" de leur propre territoire et sont réticents à engager ou approuver des opérations de valorisation de leurs sites. Dans un esprit de co-construction, nous rendons compte dans cet article de nos entretiens avec Sophie-Caroline Fargues, Directrice de la communauté de communes les Cheires et Anne Tichit, de l’Office de tourisme Les Cheires. Ces entretiens révèlent notamment que la sensibilisation tant des élus que de la population locale mais aussi des prestataires eux-mêmes nécessite d’être présente lors de l'élaboration et de la mise en ½oeuvre d'un projet touristique. Dans le prolongement de nos travaux de recherche, nous proposons le schéma des attractions, qui peut constituer un outil de sensibilisation du grand public tout en révélant aussi les dimensions temporelles, spatiales, et organisationnelles du tourisme sur un territoire.