From water energy use to multi-territorial use integration - resource-use modeling for adaptation to global change
De l'usage énergétique de l'eau à l'intégration du multi-usage territorial. Modélisation ressource-usages pour les adaptations aux changements globaux
Résumé
Au c½ur d’enjeux territoriaux, la gestion de la ressource en eau à l’échelle d’un grand bassin versant reste une question complexe, à fort impact potentiel pour le groupe EDF. C’est la raison pour laquelle, sous l’égide du ministère chargé de l’écologie et en partenariat avec l’Irstea et l’agence de l’eau Adour-Garonne, EDF R&D s’est engagée sur le bassin de la Garonne en amont de Golfech pour établir un diagnostic de la ressource et examiner sa disponibilité sous les effets du changement climatique à l’horizon 2030, en intégrant une vision des usages et des mécanismes de gestion. En utilisant les derniers résultats du Groupe international d’experts sur le climat (GIEC) à l’échelle du bassin d’étude (la Garonne à Lamagistère), les projections climatiques à l’horizon 2030 annoncent une tendance manifeste vers une augmentation prononcée des températures en été (+ 4 °C), plus limitée en hiver (+ 2 °C) et, pour les précipitations, une tendance perceptible à la diminution. Cela se traduit par une réduction des débits naturels estivaux du fait d’une évapotranspiration accrue, à laquelle s’ajoute la fonte des neiges plus précoce sur les bassins de montagne. En termes d’évolution sur les usages, les résultats suggèrent, pour l’hydro électricité, une diminution de la production, une augmentation des lâchures estivales pour assurer le soutien d’étiage et une aptitude moindre à répondre aux sollicitations du système électrique à certains moments. En ce qui concerne l’irrigation, c’est une hausse de 20 % de la demande qui serait attendue en l’absence d’une évolution des pratiques. Ce travail d’anticipation met en évidence les enjeux du partage de la ressource en eau et la nécessaire adaptation des différents utilisateurs de l’eau qui doit s’envisager dans un cadre collectif. Il ouvre la voie vers une prise en compte plus opérationnelle du risque « ressource en eau » pour le gestionnaire de production et les producteurs. Pour autant, certains obstacles techniques restent à franchir pour proposer les outils d’aide à la décision qui sont nécessaires ; la poursuite de ce type d’étude est organisée en ce sens, sur d’autres bassins ateliers.