Le kayak de mer : du besoin de nature à l'expérience écologique ? - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2013

Le kayak de mer : du besoin de nature à l'expérience écologique ?

Résumé

Pour réfléchir à « la naturalité en mouvement », cette communication propose d’examiner le cas particulier de la pratique du kayak de mer. Issue de la rencontre de deux thèses en cours en sociologie de l’environnement, elle s’appuie sur une vingtaine d’entretiens menés auprès de kayakistes évoluant dans deux espaces protégés pour tout ou partie, le bassin d’Arcachon en France et le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent au Québec. Dans nos travaux, différents loisirs de nature sont analysés mais le kayak présent sur plusieurs de nos terrains en France et au Canada, prend une place toute particulière dans la réflexion menée ici. Nous tentons de comprendre le rapport à la nature de ces kayakistes et par-là interrogeons notamment l’hypothèse d’une « écologisation » des usages récréatifs de nature, où primerait désormais « l’expérience écologique »(Kalaora, 2001 : 591). Dans le sens commun et les discours des kayakistes enquêtés, le kayak est volontiers présenté comme un moyen « doux », voire « écologique », pour découvrir ces hauts lieux du patrimoine naturel et/ ou culturel. Pour saisir plus complètement le rapport à la nature des kayakistes dont ces discours ne sont qu’une facette, nous avons privilégié une approche méthodologique d’inspiration ethnographique i.e. observations et entretiens approfondis in situ. Nous montrerons que celle-ci permet de comprendre un rapport à la nature plus complexe que celui décrit dans les seuls entretiens. Ce parti pris méthodologique permet un détour descriptif et analytique par les différentes « motivations » des kayakistes — telles que la contemplation, la convivialité, la dimension sportive, technique, ou encore l’immersion dans la « nature » en tant que telle (éprouvée par certains en tant que wilderness/ sauvage) — pour saisir les relations à la nature que chacun d’elles produisent. Nous montrerons par exemple que la dimension contemplative du kayak n’induit pas toujours une relation « écologique » à la nature… Ces distinctions nous semblent d’autant plus importantes à souligner qu’aujourd’hui les discours sur la nature se teintent souvent de justifications environnementales au caractère parfois convenu. En effet, malgré les hypothèses de changement de paradigme social, nos observations, concordantes avec d’autres travaux, montrent que la nature des kayakistes semble encore largement appréciée dans une perspective voire une « éthique anthropocentrée » (Larrère, 2011). La nature ferait-elle alors figure de « terrain de jeux » ? Des auteurs ont pourtant démontré la mobilisation des kayakistes sur certaines problématiques environnementales bien précises, tout au long du XXème siècle (Marsac, 2008, 2011). Dans ce contexte, quelle est ici la « part de l’environnement », et comment expliquer qu’elle soit tantôt centrale, tantôt réduite chez les adeptes d’une même activité, et selon les situations sociales ?
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02598414 , version 1 (15-05-2020)

Identifiants

Citer

Ludovic Ginelli, S.J. Krieger. Le kayak de mer : du besoin de nature à l'expérience écologique ?. Naturalité : la naturalité en mouvement : environnement et usages récréatifs en nature, Mar 2013, Le Pradel, France. pp.21. ⟨hal-02598414⟩

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