Un suivi de 4 campagnes a été réalisé le long d’un cours d’eau landais (le Luzou, Sud-Ouest de la France) subissant des rejets industriels. Les données physico-chimiques portent sur l’analyse de l’eau, des sédiments et de certains compartiments bioaccumulateurs (bryophytes et biofilms). En parallèle, les macroinvertébrés et diatomées benthiques, les macrophytes et la faune piscicole ont été respectivement échantillonnés selon les normes NF T-90350, NF T-90354, NF T-90395, et la méthode de capture successive de De Lury (1947). Enfin, la pose de substrats artificiels a permis d’évaluer les éventuels impacts des rejets sur la vitesse de croissance des biofilms diatomiques. Les sites en amont des rejets présentent une flore et une faune typiques des milieux landais, caractérisés par un substrat sableux et un pH acide. En revanche, les sites en aval des rejets présentent des communautés perturbées, notamment à l’aval proche. Il a été observé une forte chute de la biodiversité et de la biomasse ainsi qu’une augmentation des taxons résistants aux pollutions. De façon plus précise, la pression toxique subie par les différentes communautés observées aboutit à la sélection de traits biologiques et écologiques particuliers. Une approche intégrée de ces traits met en avant, par le biais de la chaine trophique, des modifications de fonctionnement global de la biocénose (c’est pas trop large comme terme ?). Les analyses physico-chimiques, réalisées de façon trop ponctuelle face à des rejets intermittents, n’ont pas mis en évidence la présence de fortes pollutions métalliques ou phytosanitaires pouvant expliquer ces dégradations. Cependant des investigations laissent supposer qu’un fort flux d’aniline dans les rejets industriels serait une des causes des effets observés sur la biocénose. Cette étude démontre l’intérêt d’observer l’impact des rejets sur plusieurs compartiments biologiques, afin de mettre en évidence des contaminations non détectables par des analyses physico-chimiques ponctuelles, et afin de permettre une évaluation intégrée de l’état de fonctionnement de l’écosystème récepteur.