La modification du régime pluviométrique, la hausse des températures et l’augmentation des accidents climatiques extrêmes envisagées par certains modèles, ne seront pas sans conséquence pour les écosystèmes forestiers. Les ressources hydriques de ces écosystèmes risquent d'être limitantes, multipliant ainsi le risque de dépérissement des peuplements. Dans ce contexte, la gestion sylvicole s’orienterait vers de nouvelles pratiques telles que la diminution de la densité d’arbres sur pied. Or, l’ouverture de la canopée conduit le plus souvent au développement de la strate herbacée. Notre objectif est de quantifier la consommation hydrique de quatre espèces herbacées courantes de nos sous-bois (Pteridium aquilinum, Molinia caerulea, rubus fruticosus et Calluna vulgaris) selon deux niveaux de contrainte lumineuse et trois régimes hydriques. Il s’agit aussi de caractériser la régulation ou l’absence de régulation de la transpiration de la strate herbacée en ressource hydrique limitative. L’expérimentation installée au printemps 2012 sous serre en conditions contrôlées, permet de suivre des individus de chaque espèce plantés dans des pots de 20 litres dans une ambiance de sous-bois fermé ou ouvert (simulée à l’aide de toiles d’ombrage). Le premier niveau d’alimentation hydrique coïncide à la normale pluviométrique de 2000-2010 (47°50ʼ05ˮN, 2°45ʼ27ˮE). Les deux autres niveaux correspondent à ± 25 % de cette normale en Août (période de stress hydrique). Chaque combinaison de modalité est répétée 8 fois, portant le nombre de pots à 240. La consommation en eau est suivie par pesée. La consommation en eau de ces espèces est plus importante dans un sous-bois ouvert (transpiration 1,5 fois plus forte). La fougère a une consommation moyenne significativement plus élevée que les trois autres espèces. La molinie et la fougère présentent une diminution de leur consommation avec l’augmentation du stress hydrique de manière significative. Les résultats permettront de discuter des conséquences d’une gestion sylvicole favorisant des peuplements plus ouverts.