The values of the forest services and the forest taxation
Les valeurs des services rendus par la forêt et la fiscalité forestière
Résumé
La forêt est à la source de différents biens et services pour la société. Pour en bénéficier, la collectivité peut soit directement faire en sorte que des forêts publiques soient gérées dans un objectif multifonctionnel, avec éventuellement certaines spécialisations (telles les réserves intégrales), soit déléguer certaines missions à des propriétaires privés, qui ne sont pas indifférents à la rentabilité de leurs investissements, et qui cherchent à exprimer certaines valeurs par leurs activités forestières. Alors, ces forêts privées, par effet de sillage, contribueront aux trois piliers de la durabilité : économique (via la filière bois), social (exemple des paysages) et environnemental (par exemple une biodiversité riche, notamment grâce à la multiplicité des modes de gestion des propriétés). Or la place raisonnable des forêts dans les patrimoines privés pourrait s’amoindrir du fait de l’émergence ou de l’amplification de différents aléas (incertitude climatique, nouveaux risques biotiques, incertitude réglementaire…) qui altèrent les résultats des activités sylvicoles. Nous en donnons une illustration avec le pin maritime dans les Landes. En comparaison nous indiquons les difficultés de la mesure de la valeur des services liés à la présence d’espaces boisés, difficultés qui peuvent conduire à leur omission ou à leur sous-estimation dans la prise de décision. Une modification de la fiscalité forestière, dans ses modalités tout autant que dans ses taux de prélèvement, pourrait dégrader l’attractivité de la forêt, et in fine casser différents liants de la société : monde urbain/monde rural; économie/social/environnement; activités primaires (en forêt) /secondaires/tertiaires (en ville) ; économie réelle/finance. Tout autant de liants qui permettent aux uns de ne pas devenir indifférents au sort des autres.