Face au renforcement des objectifs de protection des milieux aquatiques et au constat de vieillissement des ouvrages, la gestion durable du patrimoine des services d’eau et d’assainissement est devenue une préoccupation majeure des pouvoirs publics. Elle apparaît ainsi comme un des thèmes d’actions clés du 10ème programme des agences de l’eau. Une gestion durable du patrimoine suppose d’adopter une démarche prospective à la fois sur le plan technique pour pouvoir cibler les canalisations les plus à risques, et sur le plan économique pour anticiper l’effet dans le temps des interventions techniques sur le prix de l’eau en terme d’investissement et d’exploitation. Les outils d’aide à la décision qui existent pour mettre en ½oeuvre une telle approche prospective reposent pour la plupart, sur l’analyse multicritères d’indicateurs de performance et de facteurs de risques liés aux caractéristiques physiques des canalisations et aux conditions d’environnement. Ils permettent une hiérarchisation des canalisations considérées comme les plus à risques pour le maintien de la qualité du service. Ces outils sont encore d’un accès difficile pour les collectivités car ils nécessitent l’acquisition et l’analyse d’une série de données techniques sur le patrimoine ainsi que l’appropriation de la démarche mise en ½uvre. De plus, la dimension économique et surtout financière est peu présente dans ces outils de programmation des opérations de réhabilitation du patrimoine (Werey & alii, 2013) (voir définition dans l’encadré 1). Cet article présente les premiers résultats d’une démarche de gestion patrimoniale intégrée d’un réseau d’assainissement menée à partir d’un outil dédié « PHARE-ECO ».