De l’électricité renouvelable à l’extraction des souches : la construction d’une politique “locale” bois-énergie dans les Landes de Gascogne - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Rapport (Rapport De Recherche) Année : 2015

The development of a "local" wood biomass bioenergy Policy: from electricity production to stumps logging

De l’électricité renouvelable à l’extraction des souches : la construction d’une politique “locale” bois-énergie dans les Landes de Gascogne

Résumé

L’une des principales spécificités de la biomasse forestière par rapport à d’autres ENR est que le bois est déjà enserré dans des activités sectorielles cadrées par des règles et des dispositifs, et fortement associés à des milieux particuliers. Alors que ces filières bois-papier ont pu d’abord percevoir l’enjeu énergétique sous l’angle de l’autoconsommation ou de la diversification, le développement à partir des années 2000 d’une politique bois-énergie soutenant fortement la demande par l’installation d’équipements imposant, via les appels d’offre de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE), soulèvent de nombreuses inquiétudes quant aux concurrences d’usages et aux modifications des conditions d’accès à la ressource. Ces préoccupations se sont notamment accompagnées de la promotion d’un principe de « hiérarchie des usages » devant permettre de préserver la chaîne de valeur des usages du bois. L’objectif de cette note est donc d’analyser le calibrage et le déploiement des appels d’offre de la CRE et de questionner les processus de régulation portés par les filières bois-papiers en faisant l’hypothèse, qu’à l’échelle des espaces forestiers, ces activités jouent un rôle décisif dans la façon d’ouvrir ou de restreindre les voies de valorisation de la ressource. Dans un premier temps, nous montrons notamment que, tout en cristallisant les craintes du milieu forestier, les appels d’offre de la CRE ont notamment bénéficié aux industries de la filière bois-papier et en particulier aux industries de la pâte et du papier. Pour autant, nous démontrons également que par les finalités même du dispositif (l’électricité), ses tâtonnements et l’opacité persistante de ses mécanismes de régulations, les appels d’offre de la CRE conservent un effet déstabilisateur. Dans un second temps, nous proposons un regard sur la manière dont, à l’échelle des Landes de Gascogne, des industries de filière bois-papiers ont choisi de répondre aux risques de concurrences d’usages en valorisant une ressource jusque-là inexploitée : les souches du pin maritime. Loin de se réduire à une solution technico-économique, ce processus illustre la capacité d’une configuration héritée à orienter les modalités de déploiement des nouvelles technologies de l’énergie, voir à façonner une véritable politique « locale » bois-énergie, de manière à rendre congruente cette dernière avec leurs stratégies de développement. Par ailleurs, la transformation des souches, de résidu de l’exploitation forestière en ressource biomasse, met en lumière la constitution d’une configuration d’innovation impliquant l’association et l’alignement d’entités hétérogènes, humains et non-humains.

Mots clés

Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02601543 , version 1 (16-05-2020)

Identifiants

Citer

Jeoffrey Dehez, Vincent Banos. De l’électricité renouvelable à l’extraction des souches : la construction d’une politique “locale” bois-énergie dans les Landes de Gascogne. [Rapport de recherche] irstea. 2015, pp.28. ⟨hal-02601543⟩
22 Consultations
0 Téléchargements

Partager

Gmail Facebook X LinkedIn More