L’objectif de ce chapitre, issu de nos travaux de recherche sur la concertation organisée pour créer le Parc national des Calanques selon les termes de la loi de 2006, est de montrer comment les asymétries ont convergé pour écarter des débats les enjeux tant urbains que maritimes. Ils ont ainsi contribué à renforcer certaines formes d’inégalités environnementales. Notre hypothèse est cependant que cet effet inégalitaire de la concertation, loin d’être réductible à ses seules procédures, est le produit de son « encastrement pluriel ». Cette notion est empruntée à la critique de la participation environnementale de Rémi Barbier et Corinne Larrue (2011), selon lesquels les « moments participatifs sont encastrés dans des configurations territoriales et des séquences d’action qui les dépassent largement » (Barbier et Larrue, 2011, p. 97). Le second objectif autour duquel se structure ce chapitre est donc de prendre la mesure de cet encastrement pluriel. L’exclusion des enjeux urbains et maritimes, et les inégalités environnementales observées, sont le produit d’une histoire territoriale : celle des usages des calanques et de l’action collective d’usagers récréatifs pour les préserver de l’urbanisation.