How to develop energetic autonomy in French territories? From a spatial to a territorial approach
Quel degré d'autonomie énergétique pour les territoires de France métropolitaine ? D'une approche spatiale à une approche territoriale
Résumé
La question de l’autonomie territoriale est fortement présente dans les discours politiques sur la transition énergétique, en lien avec la prise en conscience du manque de soutenabilité du modèle actuel, le très fort déficit commercial de la France sur le plan énergétique, et le constat de la part considérable d’énergie perdue dans les processus de transformation. Un pilotage du secteur énergétique à un niveau territorial adapté paraît à même d’augmenter l’efficacité et de réduire la dépendance à l’extérieur. C’est le sens des démarches de « territoire à énergie positive » soutenues par le ministère de l’écologie. Toutefois, la littérature sur le développement territorial montre qu’une ressource locale n’est pas nécessairement activée : les conditions sociales et institutionnelles influent fortement sur les capacités d’organisation nécessaires à sa mobilisation efficiente. L’objectif de cet article est de contribuer à la connaissance des conditions de réussite de ces démarches. Tout d’abord, la répartition géographique fine du potentiel de production d’énergie renouvelable est mise en regard des besoins locaux en énergie. Ensuite, nous relions ce potentiel théorique d’autonomie territoriale aux capacités de production réellement présentes sur le territoire, et aux démarches territoriales recensées. Pour cela, nous procédons à une analyse économétrique prenant en compte les caractéristiques organisationnelles (intensité de coopération intercommunale) et sociologiques (indicateur de capital social territorial). Les résultats montrent que c’est d’abord la densité de ressource, plus que le rapport entre ressource potentielle et besoin qui détermine la présence de capacités de production. L’intensité de coopération intercommunale joue peu sur l’émergence des démarches territoriales, alors que le capital social semble avoir un effet supérieur. L’impact des variables de capital social et d’organisation est très différencié selon les types d’énergie.