Les communautés végétales d'alpages présentent des enjeux environnementaux, sociaux et économiques. Dans ce contexte, le programme alpages sentinelles a été mis en place dès 2008 dans différents massifs alpins (Ecrins, Vanoise, Vercors, Chartreuse, Lubéron et Mont Ventoux) pour anticiper l'impact des aléas climatiques et des changements de pratique afin d'assurer une gestion durable des alpages. Le travail de ce stage a consisté d'abord à l'élaboration d'une base de données réalisée à partir de données de végétation de différents partenaires du programme (Parc national des Ecrins, de la Vanoise, parc naturel régional du Vercors, LECA et IRSTEA) afin de les centraliser, les pérenniser et permettre l'étude à long terme du suivi des végétations. L'analyse de ces données de végétation a permis de déterminer la dynamique suivie par les végétations d'alpages au cours du temps et selon différentes modalités de gestion (pâturé et non pâturé) sur plusieurs massifs (Ecrins, Huez et Vercors). Ce travail a mis en évidence une variabilité interannuelle importante de la composition floristique et de la structure des communautés qui ne masque pas toujours une tendance dynamique d'évolution des communautés. Si certaines communautés présentent une certaine inertie face au changement climatique, d'autres comme les combes à neiges, avec une augmentation des graminoïdes et une diminution des plantes en rosettes, subissent une dynamique temporelle linéaire marquée. Ces milieux plus sensibles au changement climatique en cours, font d'eux d'excellents "sentinelles" du réchauffement climatique. Ce travail a également révélé un impact plutôt faible de l'arrêt du pâturage sur la diversité malgré des effets sur des formes de vie comme les plantes herbacées graminoïdes en diminution dans les zones pâturées, les légumineuses en augmentation dans les défens pour les pelouses sèches et en diminution dans les autres communautés et les ligneux en augmentation dans les défens. Cela démontre la résilience forte de ces végétations mais nécessite un suivi sur le long terme de façon régulière afin de mieux cibler l'effet de la variabilité climatique interannuelle et le possible passage de seuils qui pourraient impacter l'usage pastoral.