Le sulfaméthoxazole (SMX) et la sulfaméthazine (SMZ) sont deux antibiotiques sulfamidés à usage principalement vétérinaire, régulièrement retrouvés dans les cours d'eau à des concentrations pouvant parfois atteindre quelques µg/L. Cependant, peu d'études abordent les risques et effets associés à cette contamination sur les communautés microbiennes des systèmes aquatiques receveurs, malgré leur rôle écologique fondamental. Dans ce contexte, cette étude s'intéresse à la réponse de communautés microbiennes périphytiques (i.e. biofilms) à une contamination de l'eau de surface par ces antibiotiques à des concentrations environnementales réalistes. Pour ce faire, des biofilms naturels issus d'une rivière non contaminée, ont été exposés en microcosmes pendant 28 jours au SMX ou à la SMZ, en considérant pour chaque molécule deux concentrations représentatives de niveaux de contamination régulièrement observés dans l'environnement (environ 100 et 1000 ng/L). Les réponses fonctionnelles hétérotrophes déterminées par des mesures d'activités enzymatiques extra cellulaires et de respiration se sont avérées limitées, transitoires et variables selon le traitement appliqué et les différents paramètres mesurés. Ces résultats sont en accord avec les faibles changements observés au niveau de la structure génétique bactérienne obtenue par ARISA. Cependant, l'étude des communautés phototrophes a permis de mettre en évidence une augmentation de l'abondance des diatomées (prédominantes dans les biofilms) après exposition au SMX ou à la SMZ. En revanche, la diversité, le taux de mortalité et le nombre de formes tératogènes de ces organismes ont été impactés négativement. Ces résultats révèlent donc un potentiel impact écotoxicologique des antibiotiques sulfamidés sur les communautés de diatomées.