Are novel ecosystems created by huhman activities really new?
Les "nouveaux écosystèmes" créés par les activités humaines intensives sont-ils vraiment "nouveaux" ?
Résumé
La plupart des écosystèmes de la Terre sont influencés par les activités humaines qui les modifient. Ces écosystèmes ne ressemblent en rien à leurs précurseurs naturels. Face à ce constat, un nouveau concept émerge : celui des "nouveaux écosystèmes" ou "novel ecosystems" de Hobbs et al., 2006, résultat des activités humaines intensives. Ces derniers sont définis comme n'ayant plus aucun lien avec l'écosystème originel d'un point de vue cultural, patrimonial, biodiversité et production de services écosystémiques En effet, la dégradation d'un écosystème est telle que le seuil d'irréversibilité écologique est dépassé, aucun retour en arrière ni aucune restauration écologique n'est envisageable ou possible d'où l'apparition d'écosystèmes. D'après de nombreuses études, ces "nouveaux écosystèmes" peuvent avoir des trajectoires multiples et encore largement inconnues. Cependant, la définition de ce nouveau concept se base uniquement sur l'écosystème préexistant. Face à ce constat, de nombreuses interrogations portent sur le caractère "nouveau" de ces écosystèmes. La phytosociologie sigmatiste vise à caractériser les végétations naturelles et semi-naturelles, à mettre en avant leur déterminisme mais aussi à identifier leurs dynamiques en intégrant les facteurs biotiques et abiotiques dans la définition de ces différentes successions. A chaque fois qu'il y a modification d'un facteur écologique, la communauté végétale est amenée à évoluer. Une étude phytosociologique sigmatiste et paysagère a été menée en mai 2016 pour démontrer ou non le caractère "nouveau" de ces écosystèmes en essayant de rattacher ces écosystèmes irréversiblement dégradés à des syntaxons déjà connus. L'objectif sera aussi de comprendre les dynamiques végétales qui se mettent en place sur ces sites remis à nus et d'envisager une réflexion sur les concepts de successions primaire et secondaire. Cette étude se déroulera dans des anciennes carrières alluvionnaires sèches de la plaine de la Crau qui ont été exploitées dans les années 1970-80 sans avoir été réhabilitées par la suite et dont les écosystèmes ont évolué librement depuis plus de 30 ans.