Hydraulic structures and diadromous fish: The potential interest of large RFID antennas for behavioural studies
Ouvrages hydrauliques et poissons migrateurs amphihalins : L'intérêt potentiel des grandes antennes RFID pour l'étude des comportements
Résumé
L'amélioration de la continuité écologique des masses d'eau constitue un enjeu majeur pour les cours d'eau, particulièrement pour leurs communautés de poissons migrateurs amphihalins (anguilles, saumons, aloses, lamproies, esturgeons). Cette amélioration doit pouvoir s'appuyer sur une meilleure connaissance des comportements de montaison ou de dévalaison de ces espèces face aux ouvrages fragmentant les axes de migration. Dans cet esprit, nous avons utilisé la télémétrie radio VHF (radiopistage) pour étudier le comportement de dévalaison d'anguilles argentées (pré-géniteurs) en hiver le long de la Dronne, axe (environ 100km) très fragmenté du bassin de la Dordogne. L'influence des ouvrages hydrauliques, notamment ceux équipés de turbines hydroélectriques, et du débit sur la cinétique de la dévalaison a été mise en évidence (Drouineau et al. 2017). Ces suivis originaux ont également permis de bien repérer les limites de cette stratégie d'étude basée sur l'usage de grosses marques actives à durée de vie limitée (3-4 mois). Ces émetteurs doivent en effet être implantés sur des argentées de gros gabarit, juste avant leur période de dévalaison voire pendant cette période. Outre l'impact comportemental de ces interventions (capture, manipulations, marquage), cette stratégie mise en oeuvre pendant la phase hivernale réputée comme étant la plus propice à la migration, ne permet pas d'étudier ni un possible phénomène de dévalaison moins intense mais plus régulier toute l'année, ni une migration pouvant se dérouler sur plusieurs années. Il apparaît ainsi important de travailler à la conception d'outils permettant de suivre tous les gabarits et stades d'anguilles avec une fenêtre temporelle d'observation non limitée. Ce constat plaide pour l'usage de pit-tags RFID-BF (134.2 kHz), marques passives à durée illimitée et de petite taille. Le déploiement de dispositifs adaptés de détection et d'enregistrement (boucles actives réagissant aux passages des individus marqués) à différents niveaux de l'axe de migration permettrait alors de suivre le comportement de dévalaison sur plusieurs années et ce, sans intervention pendant ces phases biologiques critiques que sont les migrations. A ce sujet, les petites antennes actuelles, utilisées en droit d'ouvrages, ne détectent qu'à un mètre dans les conditions les meilleures. Elles ne constituent donc pas l'outil ad hoc pour surveiller toute la largeur d'un cours d'eau à différents niveaux d'un axe migratoire. Nous avons donc initié depuis 2014 le développement d'antennes filaires rectangulaires de grandes dimensions (18 à 25 m) fixées à plat au fond de la rivière. Sur deux sites de la Dronne, deux couples de grandes antennes solidement ancrées (résistance aux crues régulières) permettent de couvrir la totalité des voies de passage. A l'heure actuelle, ces antennes fonctionnent, sur chaque site, en simultané avec une efficacité de détection comprise entre 80 cm (antennes de 23-25m) et 115 cm (antennes de 18 m). L'alimentation du dispositif apparaît comme un point crucial affectant le système de lecture (pérennité dans le temps) mais aussi directement la capacité de détection de l'antenne. Dès l'initiation en 2016 des collaborations avec des équipes de l'IUT de Bordeaux et l'IMS, deux axes de travail ont donc été identifiés 1) améliorer la capacité de détection des antennes, 2) aller vers l'autonomie énergétique des dispositifs pour pouvoir implanter des sites d'observations en tous lieux.