Management and restoration of Rosmarinus scrublands on the Côte Bleue (South-Eastern France) towards wild pollinators
Gestion et restauration de la qualité des peuplements de romarin sur le site de la Côte Bleue du conservatoire du Littoral au profit des pollinisateurs sauvages
Abstract
La côte bleue est un haut lieu de l'apiculture en Provence, et une forte concentration de ruche est constatée chaque printemps pour la floraison des romarins. Cependant, une tendance à la sénescence des romarins est observée depuis quelques années sur une grande partie de la côte bleue, et le domaine du Conservatoire n'échappe pas à cette tendance. Cette sénescence est en partie normale plus de 25 à 35 ans après les incendies ayant conduit à la formation de ces garrigues. Mais elle est accentuée sous l'effet de périodes de sécheresses répétées, et pour certaines exceptionnelles, dans les 15 dernières années. Elle se traduit par un dessèchement partiel des touffes de romarin, et par une diminution des floraisons. Dans ce contexte, une inquiétude est née concernant la concurrence que pourraient exercer les abeilles domestiques en surnombre vis-à-vis des pollinisateurs sauvages. Maintenir ou améliorer la floraison des romarins tout en stabilisant le nombre de ruches serait une solution pour limiter cette concurrence. Par ailleurs, des projets de production d'huile essentielle de romarin sauvage ont été évoqués. Ils supposent que les romarins soient suffisamment vigoureux et en bonne santé pour permettre une récolte régulière dans de conditions économiques acceptables. Ils supposent aussi que l'exploitation des romarins se fasse dans des conditions de gestion durable: il faut donc que cette exploitation contribue au renouvellement voire à l'amélioration des peuplements. Objectifs et méthode L'objectif de cette étude est de tester une méthode de rajeunissement et revitalisation des romarins en milieu naturel, dans des garrigues vieillissantes. Cette méthode peut préfigurer ce que serait l'exploitation des romarins dans un objectif de production d'huile essentielle et de maintien du potentiel nectarifère. Nous avons choisi 3 sites de suivi pluriannuel. Dans chaque site, nous avons comparé trois traitements: coupe haute (0.5-1m), coupe basse (0.3-0.5m) et témoin non coupé. Chaque traitement est répété 2 fois (sol profond/superficiel), soit 18 placettes au total, et 50 romarins par placettes. La vigueur, la structure et l'état de santé de chaque romarin ont été notés avant traitement en 2015, puis suivis en 2016 et 2017 en même temps que la floraison. Devant le dépérissement des garrigues constaté dès 2016, qui s'est fortement aggravé et étendu en été 2017, une mesure supplémentaire a été effectuée en automne 2017. Nous avons aussi tenté d'évaluer le potentiel en romarin du domaine du Conservatoire à partir d'image satellites et d'une validation de terrain sur 30 sites avec 6 vérifications par site (180 points de contrôle). Résultats Les pieds de romarins non traités sont très majoritairement en mauvais état sanitaire, et leur floraison a été faible en 2016 comme en 2017. En plus du dépérissement initial, la floraison printanière de 2016 a été limitée par une floraison très précoce s'étalant durant la fin d'automne 2015 et tout l'hiver 2015-2016. Celle-ci a utilisé par anticipation de nombreux bourgeons, sans utilité pour les pollinisateurs printaniers. Certains pieds ont refait sporadiquement des pousses florifères au printemps. La floraison du printemps 2017 a été limitée par la grande sécheresse de l'été 2016 qui a accentué le dépérissement. Les romarins taillés ont rejeté le plus souvent avec vigueur, quel que soit ne niveau de la taille. La taille haute a permis de retrouver plus rapidement un plus grand nombre de branches florifères, avec une floraison importante dès 2017, donc 2 ans après la taille. La taille basse a donné lieu à moins de branches, mais elles se sont montrées florifères, et le résultat est prometteur pour les années suivantes. La taille constitue donc une solution efficace de rajeunissement des romarins dépérissants. Elle a évité en 2016 le dépérissement des pieds taillés, qui sont restés bien verts alors que les témoins jaunissaient. La sécheresse de 2017 a fait dépérir ou mourir la quasi-totalité des romarins suivis, taillés ou non. Une mesure complémentaire au printemps 2018 permettrait de vérifier leur éventuelle survie. Les photos satellites, malgré des incertitudes qui ont pu être expliquées, donnent une idée assez bonne du potentiel général en romarin de la côte bleue, sans que la cartographie puisse être précise.
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