Updated overview of Lake Geneva fish contamination
Etat des lieux de la contamination des poissons du Léman
Résumé
Depuis la décennie 1970-1980, la Commission Internationale pour la Protection des Eaux du Léman (CIPEL) réalise périodiquement des campagnes d'analyse de micropolluants dans la chair de poissons, notamment des lotes (Lota lota). En 2018, 17 lotes et 28 gardons (Rutilus rutilus) ont ainsi été analysés, pour une large gamme de contaminants, notamment mercure (Hg), polychlorobiphényles (PCB), polybromodiphényl-éthers (PBDE), ainsi que 14 substances perfluoroalkylées et 12 retardateurs de flamme halogénés. Les mesures ont été interprétées en fonction des effets potentiels sur la faune piscivore, plutôt qu'en fonction de normes à visée sanitaire comme cela avait été le cas des campagnes précédentes. Le Léman apparait peu contaminé en ce qui concerne les PBDE, les chloroalcanes à chaîne courte, les PCB indicateurs (congénères 28, 52, 101, 138, 153 et 180), et la plupart des retardateurs de flamme chlorés et bromés alternatifs aux PBDE. En revanche, les concentrations moyennes dépassent les critères d'évaluation respectifs pour le mercure et les PCB de type dioxine (PCB-DL). Pour le PFOS, les concentrations moyennes sont inférieures au critère d'évaluation, mais quelques individus le dépassent. Un retardateur de flamme alternatif, le DBDPE, a également été détecté de manière systématique. Les concentrations de mercure et de PCB, qui ont fait l'objet d'un suivi de longue date notamment dans la chair de lotes, ont notablement baissé au fil des décennies, et semblent se stabiliser. Il est actuellement prématuré de statuer sur les tendances suivies par les PBDE et le PFOS dans le Léman. Des tendances comparables sont également observées dans d'autres lacs de la région comme le Lac Majeur, ou certains des Grands Lacs nord-américains, tandis que dans d'autres lacs ces dernières années ont vu les concentrations en mercure dans certaines espèces de poissons s'accroitre à nouveau. Le critère d'interprétation du mercure, qui est identique à la norme de qualité environnementale (NQE) retenue pour les eaux continentales dans l'Union Européenne, vise à protéger la faune piscivore des effets du méthyl-mercure [1]. Ce critère parait cependant problématique dans la mesure où il est systématiquement dépassé, alors même que les efforts visant à limiter les rejets de cet élément semblent avoir atteint leur limite, comme le suggère la tendance à long terme. Dès lors le niveau moyen actuel pourrait représenter une sorte de « bruit de fond anthropique » difficile à dépasser [2]. 1. Anonymous, Environmental Quality Standards (EQS) Substance Data Sheet - Priority Substance n°21 Mercury and its Compounds. 2015, European Commission: Brussels (B). p. 21. 2. Vignati, D.A.L., et al., Mercury environmental quality standard for biota in Europe: Opportunities and challenges. Integrated Environmental Assessment and Management, 2013. 9(1): p. 167-168.
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