Dans le cas où on dispose d'une carte d'une inondation de référence, mais pas du modèle de calcul, la méthode des surcotes permet d'estimer la zone inondée supplémentaire pour un débit supérieur au débit de référence. Le principe de calcul est l'application de la formule du régime uniforme dans quelques sections en travers de la vallée puis une interpolation en niveau d'eau afin d'établir la limite de la zone inondée par confrontation avec un modèle numérique de terrain. L'outil maintenant librement disponible se présente comme un plugin de Q-GIS, ce qui permet de visualiser les résultats et de choisir ainsi le meilleur paramétrage. La méthode repose sur la capacité de l'utilisateur à sélectionner tronçons et profils représentatifs et à caler leurs paramètres pour s'ajuster à la carte de référence. L'établissement d'une nouvelle carte d'inondation pour un autre débit s'effectue ensuite automatiquement avec un éventuel ajustement des paramètres aux caractéristiques de la vallée. Les limitations d'une telle méthode sont bien connues : nécessité d'une propagation de l'inondation selon un axe de vallée et absence d'aménagements ou de singularités topographiques qui écartent la ligne d'eau de celle du régime uniforme. La portée de ces limitations est ici réduite par l'utilisation d'une base constituée par une carte d'inondation de référence. Les erreurs sont donc limitées car, d'une part, le calcul ne porte que sur l'extension de la zone inondée et d'autre part, l'ajustement du modèle à la carte de référence oblige à choisir un jeu de paramètres qui puisse en partie compenser l'écart entre la vallée réelle et le canal idéal où le régime uniforme serait installé. En outre, l'utilisateur a le choix entre deux variantes de calcul, ce qui lui permet d'avoir une estimation de l'incertitude due à la méthode de calcul utilisée. Le plugin Surcotes est donc adapté à l'établissement de cartes des inondations extrêmes (dans le sens, plus rares que les crues référencées) que ce soit dans le cadre d'une étude préliminaire (diagnostic ou aménagement) ou d'une gestion de crise, cas où l'examen de multiples scénarios est privilégié par rapport à la précision sur l'extension de l'inondation d'un scénario.