Le projet LIPID, financé dans le cadre du LabEx COTE (réalisation 2016-2019), vise à étudier l'intérêt des lipides diatomiques pour révéler des impacts toxiques de métaux lourds et de substances phytosanitaires organiques de synthèse sur les diatomées des cours d'eau, dans un contexte environnemental majoritairement impacté par des activités viti-vinicoles. A partir de la réalité terrain d'un bassin-versant expérimental rattaché à un système-atelier du labEx COTE(bassin versant de la Livenne à Marcillac -33- situé dans le vignoble du Blayais, au Nord de l'estuaire de la Gironde), un programme expérimental a été construit en conditions contrôlées de laboratoire, qui vise à mesurer les impacts de gradients d'exposition à des métaux lourds et à des pesticides rencontrés sur ce terrain vis-à-vis de 2 espèces-modèles de diatomées multipliées au laboratoire. A côté de descripteurs susceptibles de rendre compte d'effets écotoxiques généraux de ces substances xénobiotiques sur la croissance, la fonction chlorophyllienne, l'état physiologique général, la morphométrie,etc..., descripteurs classiquement maîtrisés par l'Equipe de Recherche Irstea/ECOVEA, et de descripteurs transcriptomiques pouvant rendre compte d'activation ou d'inhibition de la biosynthèse de certaines enzymes en réponse à des effets toxiques (collaboration avec l'équipe Ecotoxicologie Aquatique de l'UMR 5805 EPOC / Univ. de Bordeaux), le but de ce programme est d'étudier si le lipidome des diatomées (ici, dans le domaine des eaux douces de surface) est susceptible de constituer une piste intéressante de biomarqueur complémentaire permettant de répondre de façon précoce, sensible et fiable à des impacts toxiques, en s'appuyant sur un renforcement de collaboration avec une équipe expérimentée dans la détection de pollutions toxiques des sols à partir du lipidome de plantes terrestres supérieures (UMR 5200 LBM / Univ. de Bordeaux). Un objectif recherché au terme de ce programme serait de déboucher sur la mise au point d'une nouvelle catégorie de biomarqueurs d'exposition toxique utilisable sur les diatomées, du type biomarqueur(s) lipidomique(s). Le présent exposé, présenté en partie 1 du Comité de Pilotage, effectue un rappel de positionnement, une revue et un bilan d'avancement des différentes tâches réalisées au service d'objectifs à terme du programme. Certaines d'entre elles ont pris la forme de stages méthodologiques d'étudiants. Bien que positionnés en marge du corps du sujet de thèse de Floriane DEMAILLY, certains résultats ainsi capitalisés constituent un apport méthodologique intéressant pour la mise en oeuvre future de certaines perspectives ouvertes à l'issue de cette thèse. Ainsi ont été successivement passées en revue les avancées du stage de M1 d'Audrey LASSERRE (2016), qui s'inscrivait dans une perspective à terme de mise au point méthodologique d'un dispositif d'encagement de diatomées benthiques pour le diagnostic d'exposition toxique in situ. Ce stage a permis d'étudier les propriétés physiques et chimiques de la membrane en PES destinée à clore le dispositif, et la façon dont elle permettait de gérer les échanges avec le milieu extérieur sur le plan des cinétiques d'échange de pesticides relativement hydrophiles et de certains de leurs métabolites. Les résultats et les perspectives ouvertes par les travaux de stage M1 de Master EXCE d'Angélique CERISIER (2017), qui concernait une mise en application de la morphométrie géométrique à l'évaluation de la sévérité des déformations chez les diatomées, ont été ensuite présentés. Suite à cet exposé, la partie 2 du Comité de Pilotage, prise en charge par Soizic MORIN, a abordé la présentation des résultats directement en prise avec le sujet de thèse de Floriane DEMAILLY (effet de l'exposition à des micropolluants toxiques modèles sur le lipidome diatomique), incluant aussi des stages d'appui, ainsi que les conclusions et pistes d'intérêt futur dont ils sont porteurs