Coupler productions animales et végétales à l’échelle d’une exploitation ou d’un territoire contribuerait à améliorer leur durabilité (bouclage des cycles des nutriments, circularité des ressources, résilience face aux aléas climatiques ou de marché, moindre dépendance aux intrants, création d’emploi,…), mais au sein de territoires spécialisés en grande culture, le recouplage culture-élevage n’est pas vraiment constaté. Une étude de faisabilité a été menée avec comme objectifs (i) d’imaginer des voies de réintroduction possibles de l’élevage, i.e. acceptables par les acteurs concernés, dans un territoire spécialisé en grande culture, (ii) d’évaluer en multicritère à l’échelle des exploitations et si possible à l’échelle du territoire la durabilité des scénarios imaginés. Ceux-ci s’appuient sur la création d’ateliers d’élevage collectifs bovin ou ovin, en interaction avec des exploitations céréalières du territoire. Si l’impact semble être quasiment neutre sur les aspects technico-économiques de l’exploitation céréalière, le scénario basé sur l’introduction d’un atelier ovin présente un niveau d’interaction plus élevé entre ateliers grâce à l’insertion de la luzerne dans l’assolement du système céréalier et le pâturage des moutons pendant les intercultures, et un profil de durabilité intéressant en améliorant le bilan humique des sols. La démarche réalisée pour le diagnostic du territoire et l’évaluation de la durabilité par le calcul d’indicateurs de performances nourrit les réflexions du RMT ERYTAGE et trace quelques perspectives pour consolider la boîte à outils de l’évaluateur.