Recent data on Hantaviruses and perspectives for research
Données récentes sur les hantavirus et perspectives de recherche
Résumé
The members of the genus Hantavirus are the only representatives of the family Bunyaviridae not transmitted by arthropod vectors but by small mammals. Hantaviruses transmitted by rodents (Order Rodentia) have been discovered at first because of their pathogenicity for humans. The first phylogenetic studies suggested a co-evolution between each hantavirus and its rodent reservoir species. However, further exploration of more animal reservoirs has evidenced that hantaviruses also circulate among insectivores (Order Soricomorpha) and bats (Order Chiroptera), without associated human pathology or even transmission demonstrated up to now. Documented co-circulation of the same hantavirus among sympatric rodent species and new phylogenetic data outlining host-switching events between closely related hantaviruses are currently weakening the concept of strict co-speciation. In addition, the closer analysis of clinical cases invites to moderate the dogma of a clearly distinct pathology in humans between Old World (Europe-Asia) hantaviruses that would provoke Haemorrhagic Fevers with Renal Syndrome (HFRS) and New World (Americas) hantaviruses that would result in a Cardio- Pulmonary Syndrome (HCPS). These topics are discussed because they open interesting perspectives for trans-disciplinary research, from compared immunology between mammals up to modelling of reservoir dynamics in natural environment and sociology of human populations at risk. The most recent data concerning the circulation and pathogenicity of hantaviruses in Europe and in the world are also presented as well as the new technologies for the serological and genetic investigations to discover without a priori new viruses « sleeping » in animal reservoirs and to evaluate their potential for future emergence(s) in man
Les virus du genre Hantavirus sont les seuls représentants de la famille des Bunyaviridae qui ne sont pas transmis par des vecteurs arthropodes mais par des petits mammifères. Les hantavirus transmis par les rongeurs (Ordre Rodentia) ont été les premiers découverts en raison de leur pouvoir pathogène chez l'homme. Les premières études phylogénétiques ont suggéré une coévolution entre chaque hantavirus et son espèce de rongeur réservoir. Toutefois, l'exploration d'autres réservoirs animaux a montré que des hantavirus circulent aussi chez les insectivores (Ordre Soricomorpha) et les chauves-souris (Ordre Chiroptera), sans qu'aucune transmission pathogène à l'homme n'ait pu être mise en évidence jusqu'à aujourd'hui. Des observations naturelles de cocirculation d'un même hantavirus au sein de plusieurs espèces de rongeurs sympatriques, ainsi que de nouvelles données phylogénétiques qui soulignent des changements d'hôte (host-switching) entre hantavirus très proches, remettent actuellement en cause la cospéciation stricte. De même, l'observation plus fine de cas cliniques suggère de modérer le dogme de deux maladies distinctes chez l'homme, les hantavirus de l'Ancien Monde (Europe-Asie) provoquant une fièvre hémorragique à syndrome rénal (FHRS) et ceux du Nouveau Monde (Amériques) conduisant à une hantavirose à syndrome cardio-pulmonaire (HSCP). Ces points sont discutés car ils ouvrent d'importantes perspectives en matière de recherche transdisciplinaire, depuis l'immunologie comparée chez les mammifères jusqu'à la modélisation de la dynamique des réservoirs dans leur milieu naturel, en passant par la sociologie des populations à risque. Les données récentes sur la circulation et le pouvoir pathogène des hantavirus en Europe et dans le monde sont aussi présentées, ainsi que les nouveaux outils d'investigation sérologique et génétique permettant la découverte sans a priori de nouveaux virus « dormants » dans des réservoirs et l'évaluation de leur potentiel d'émergence chez l'homme.