Milk production and BSE risk in France. Analysis at the forms level
Production laitière et risque ESB en France. Analyse à l'échelle des exploitations laitières
Résumé
Following the epidemic of Bovine Spongiform Encephalopathy (BSE) in the UK which culminated in 1993, France was among the first BSE affected countries in continental Europe. As in the UK, dairy cattle were much more affected than beef suckler cattle, because of their higher consumption of concentrates. However, the effect of the average milk yield at the herd level has not been examined in relationship with the risk of BSE. The paper deals with that question. Two databases were merged: the French Milk Recording Database with over 70 000 herds recorded every year, and the French BSE database. Cases detected since July 1, 2001 were considered, when systematic tests were implemented, in order to avoid any notification bias. Only Holstein herds were considered, because their distribution across the French territory is fairly homogenous as compared to the other breeds. Regarding the BSE risk, odds ratios for each class of milk production were estimated, by the use of logistic regression models with proper adjustments on factors such as the farm location, herd size and year of milk record. The analysis was carried out on 33 584 herds with milk yield data available during the period of interest, i.e. the year of birth of the cases ; among them, 144 were affected with BSE between July 2001 and July 2003. The main result was a 3.8 fold enhanced BSE risk for the top class of highly producing herds (standard milk yield of 10 000 kg and above), by reference to the least producing herds (< 7000 kg). The BSE risk was found to be uniform for the vast majority of herds for which the average milk yield was between 7000 and 10 000 kg. The herd size was not linked to the BSE risk apart from the enhanced risk of discovering at least one affected animal when the number of animals increases.
Suite à l'épizootie d'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) au Royaume-Uni qui a culminé en 1993, la France a été parmi les premiers pays touchés en Europe continentale. Comme au Royaume-Uni, le cheptel laitier a été plus atteint que le cheptel allaitant, et il a été fait l'hypothèse que ceci provenait d'une consommation plus importante d'aliments concentrés. Cependant, l'influence du niveau d'intensification du troupeau n'a pas été étudiée en élevage laitier en regard du risque d'ESB. L'article porte sur l'analyse de cette question. Deux bases de données françaises ont été utilisées et connectées : la base de données du Contrôle laitier qui porte sur plus de 70 000 troupeaux chaque année et la base de données des cas ESB, qui peut être considérée sans biais de notification depuis la mise en place systématique des tests de dépistage à l'abattoir et à l'équarrissage en juillet 2001. Seuls les troupeaux de race Holstein ont été pris en compte, car ils sont de loin les plus nombreux et répartis sur l'ensemble du territoire, comparativement aux autres races. Le risque ESB pour différents niveaux de production laitière a été étudié en estimant les odds ratios à partir de régressions logistiques avec ajustement sur la zone géographique, la taille du troupeau et l'année de naissance. Le niveau de production laitière a été considéré l'année de naissance des cas, dans la mesure où le risque de contamination le plus élevé se situe dans le jeune âge, selon les résultats de modélisation. L'analyse a porté sur 33 584 troupeaux pour lesquels les données du contrôle laitier étaient connues pour la période d'intérêt, parmi lesquels 144 ont été atteints d'ESB entre juillet 2001 et juillet 2003. Le résultat principal est un risque ESB 3,8 fois plus élevé pour la classe des troupeaux présentant le niveau de production laitière le plus élevé (production annuelle standardisée à 305 jours de 10 000 kg et plus), en comparaison avec les troupeaux présentant le niveau de production le moins élevé (moins de 7 000 kg). Les niveaux de production intermédiaires ne présentent pas de risque ESB accru par rapport au niveau le plus faible. La taille du troupeau ne paraît pas liée au risque ESB hormis par le mécanisme d'un risque accru de dépister au moins un animal infecté quand la taille du troupeau augmente.