[GMO between hostility principle and precautionary principle]
Les OGM entre hostilité de principe et principe de précaution
Résumé
Les auteurs analysent le principe de précaution avec pour exemple la commercialisation de plantes transgéniques. Ils étudient d'abord les notions de responsabilité, précaution, prévention, associées au risque. Il ne s'agit pas de prouver l'absence de risque mais de réduire l'incertitude. En tant que principe d'action publique, le principe de précaution impose aux organismes de recherche de développer des investigations susceptibles d'évaluer les risques sanitaires et environnementaux. Cela suppose une redéfinition de l'expertise. L'application du principe de précaution invite ainsi à ne s'engager dans une innovation qu'à l'issue d'un débat public, informé par l'état des connaissances et des incertitudes. La transgénèse au lieu de constituer une révolution technologique pourrait n'être qu'une dangereuse artificialisation du vivant et la diffusion massive d'organismes génétiquement modifiés (OGM) est susceptible d'avoir des conséquences désastreuses. L'OGM n'est pas un artifice, mais un organisme dont le patrimoine génétique a été à peine modifié. Les OGM relèvent plus de la précaution que de la prévention car les risques supputés sont encore mal cernés et sujets à caution. S'en tenir au principe de précaution c'est s'assurer que la raison prend le pas sur la peur et c'est prendre le temps, pour chaque proposition de commercialisation d'OGM, d'une expertise informée.