Modélisation du fonctionnement agrohydrologique des retenues dans un territoire agricole
Résumé
Les retenues sont des petits barrages construits dans les paysages agricoles pour retenir et stocker l’eau de ruissellement et des rivières. Les retenues, et notamment les retenues collinaires, sont une solution pour stocker l’eau en prévision des périodes de sécheresse dans les bassins versants agricoles. Le recours aux retenues d’eau revêt des enjeux environnementaux, relatifs notamment à l’impact des retenues sur le cycle hydrologique et le débit des rivières, et également des enjeux de gestion de l’eau relatifs à l’optimisation de l’usage de l’ensemble des ressources (rivière, nappe, retenue, ...). La modélisation agro-hydrologique est une approche répondant à ces enjeux. Modéliser le fonctionnement d’un paysage incluant des retenues à usage agricole nécessite cependant un choix de représentation spatiale des relations entre i) le fonctionnement dynamique de la ressource eau dans la « retenue », ii) le fonctionnement hydrologique du paysage et de ses composantes biophysiques (sol, cours d’eau, aquifère), et iii) le fonctionnement agronomique du paysage, notamment l’organisation spatiale des systèmes de culture, et en fonction des modes de gestion des retenues (intensité, calendrier et localisation des zones de prélèvements et de lâchers). De ce point de vue, les modèles agrohydrologiques mobilisés dans les études d’impact des retenues se caractérisent par deux limites. La première limite porte sur la relation retenue fonctionnement agronomique, les modèles prenant peu en compte les pratiques de prélèvements dans les retenues, les pratiques d’irrigation des cultures alimentées à partir de ces retenues ainsi que les distributions spatiales de celles-ci au sein du bassin d’alimentation de la retenue. La seconde limite porte sur la relation retenue-fonctionnement hydrologique du paysage, la représentation de la connexion des retenues avec les composantes biophysiques étant souvent très simplifiée sans que la pertinence de ces simplifications n'ait été analysée. Le projet « Retenue », soutenu par l’Agence Française de la Biodiversité, a pour objectif d’étudier ces modes de représentation, en analysant, sur la base d’un cas d’étude (bassin de l’Arrats – 600 km²), l’intérêt et les limites dans la modélisation agrohydrologique des choix de représentation spatiale des retenues en relation avec le fonctionnement hydrologique et agronomique des paysages agricoles. Cette analyse repose sur une comparaison de simulations réalisées avec deux modèles agro-hydrologiques, celui de la plateforme MAELIA et celui développé sous OpenFLUID. Une des différences entre ces modélisations est la représentation des chemins de l’eau entre les parcelles, les retenues et les rivières : représentation spatialement explicite pour le modèle développé sous OpenFLUID .vs. représentation statistique (sans prise en compte de la localisation spatiale des cultures) au sein des impluviums de retenues sous MAELIA.
Origine | Fichiers éditeurs autorisés sur une archive ouverte |
---|