Rôle de la bactérie endosymbiotique Midichloria mitochondrii sur son hôte, la tique Ixodes ricinus
Résumé
Un grand nombre d’espèces d’arthropodes est concerné par des interactions symbiotiques avec des micro-organismes ayant des conséquences sur divers traits d’histoire de vie de leur hôte (reproduction, nutrition, défense face à des ennemis naturels…). La tique Ixodes ricinus un vecteur d’agents pathogènes important en santé humaine et animale, héberge Midichloria mitochondrii qui est un endocytobiote appartenant au groupe des alphaprotéobactéries, [1] présente dans plus de 99% des femelles de populations sauvages. Cependant, les conséquences de la présence de cette bactérie sur la biologie des tiques ne sont absolument pas connues. Au cours d’une première expérience, nous avons cherché à déterminer leur rôle sur la fécondité et la survie de femelles gorgées à travers l’injection d’un antibiotique visant à réduire le nombre de Midichloria [3]. Par comparaison avec les témoins, les deux doses d’antibiotiques utilisées n’ont pas permis de mettre en évidence d’effet sur la fécondité (masse d’oeufs pondus) ou la survie des femelles. Il est possible que l’antibiotique n’ait finalement pas eu d’effet réel sur la diminution de la quantité de Midichloria dans les tiques. Dans une deuxième expérience, nous avons quantifié par PCR quantitative [2] le nombre de Midichloria chez des nymphes (stade sexuellement immature) avant et après gorgement. La connaissance de la masse des nymphes et des mesures morpho-métriques a permis de mettre en évidence une différence très nette du nombre de Midichloria chez des nymphes prédites comme mâles et femelles respectivement. Les enseignements tirés de ces expériences permettent de proposer une nouvelle stratégie d’utilisation des antibiotiques susceptible d’améliorer leur efficacité et de mieux comprendre la cinétique de Midichloria au cours du cycle de son hôte.