La stabilité structurale du sol correspond à la capacité d’un sol à conserver sa structure lorsqu’il est soumis à différentes contraintes. Cette propriété intrinsèque du sol influence la dynamique des flux et le stockage de l’eau et des gaz dans le sol, la sensibilité du sol à l’érosion et à l’encroûtement, ainsi que l’activité biologique. De nombreuses études ont mis en valeur des variations de la stabilité structurale au cours de l’année en relation avec le climat. Si les tendances saisonnières de ces variations sont identifiées, les facteurs et processus qui contrôlent ces variations restent méconnus, notamment pour les dynamiques de la stabilité structurale à courts termes. L'objectif de cette étude était de réaliser un suivi à pas de temps court de la stabilité structurale du sol sur le terrain, et d'identifier des facteurs explicatifs de ces variations à travers différentes propriétés du sol et variables climatiques. Des échantillons issus d’un sol limono argileux ont été prélevés en Beauce Chartraine (sud du Bassin Parisien) à deux positions topographiques (haut de pente et bas de pente) et deux profondeurs (0-0.5cm et 1-10cm). Les prélèvements ont été réalisés à deux échelles de temps : un prélèvement mensuel systématique, et des prélèvements journaliers succédant à un évènement pluvieux important. La stabilité structurale a été mesurée en utilisant la méthode Le Bissonnais (1996). Les autres variables, considérées comme facteurs explicatifs ont été : la teneur en eau, la teneur en matière organique, la biomasse microbienne, l'hydrophobicité et l’état de surface. Dans la même optique, des données climatiques (humidité de l'air, pluviométrie, température) et édaphiques (humidité par TDR et températures du sol pour deux profondeurs) ont été mesurées en continue pour les deux positions topographiques. La stabilité structurale a montré une forte variabilité temporelle pour les deux échelles de temps considérées : des variations mensuelles, mais aussi de variations journalières succédant à des évènements pluvieux importants. Les variations de stabilité structurale observées ont été relativement proches pour les deux positions topographiques. En revanche, les matériaux issus des deux profondeurs ont montré des variations de stabilité structurale contrastées. Ces différences sont notamment liées à la formation et au développement de croûte à la surface du sol. Les variations de teneur en matière organique et la biomasse microbienne n’ont pas permis d’expliquer précisément les variations de stabilité structurale observées. En revanche, les dessiccations post-averse semblent jouer un rôle significatif dans l'augmentation de la stabilité structurale du matériau de surface à court terme. Ce résultat souligne l’influence des cycles d’humectation dessiccation dans la variation de la stabilité structurale.