Les adaptations morphologiques et physiologiques du tube digestif sont analysées pendant les quinze jours suivant le sevrage, dans l’objectif de proposer des variables marqueurs de ces modifications digestives post-sevrages. Soixante porcelets sont mis à jeun pendant 48h, puis alimentés par voie intra-gastrique avec un aliment à teneur modérée ou élevée en blé, et abattus en cinétique après le sevrage. Cinquante neuf variables se rapportant aux concentrations plasmatiques des hormones digestives, aux enzymes pancréatiques, aux poids des segments et contenus digestifs ainsi qu’à la morphométrie, aux enzymes, aux capacités sécrétoires et absorptives et à la fonction de barrière de l’intestin sont étudiées par analyse en composantes principales. Les modifications temporelles induites par le sevrage, sur la structure et les fonctions digestives, se décomposent en une phase aiguë et immédiate après le sevrage, suivie d’une phase plus progressive d’adaptation et de maturation digestives. Les facteurs moteurs des changements observés sont la ré-alimentation et le temps, la composition de l’aliment n’ayant pas eu d’effet significatif dans notre expérience. La hauteur des villosités et la perméabilité aux macromolécules du jéjunum proximal, l’activité lactasique intestinale et la concentration plasmatique en cholécystokine peuvent être considérés comme des marqueurs de la réponse aiguë post-sevrage. Les variables mesurant les fonctions d’hydrolyse enzymatique, de sécrétion et d’absorption de la muqueuse iléale caractérisent la phase d’adaptation à l’aliment post-sevrage. En conclusion, les marqueurs retenus peuvent être des outils pour évaluer la capacité de stratégies alternatives aux antibiotiques à limiter les désordres digestifs post-sevrages.