Cette proposition de communication, qui rend compte d'une partie des travaux effectués dans le cadre du rapport pour le Ministère chargé de l'environnement sur l'évaluation des politiques publiques de rebocagement, sera plus particulièrement orientée sur l'axe thématique 2. L'objectif est ici d'analyser l'impact des politiques de rebocagement, telles quelles sont mises en oeuvre notamment dans le département des Côtes d'Armor (Bretagne). En particulier, nous cherchons à évaluer la participation de ces politiques à l'évolution paysagère et écologique de l'espace rural, et la façon dont ces haies subventionnées s'intègrent dans le fonctionnement des exploitations agricoles. L'analyse statistique des plantations à l'échelle départementale, en particulier de leur composition spécifique et de leur localisation, soulève un certain nombre de questions quant à l'orientation de la politique, comme la définition " d'espèce locale " dans un département aux conditions écologiques contrastées. les options de plantation ont connu des revirements notables qui marquent le paysage, et les études locales corroborent ces interrogations. La comparaison des richesses spécifiques des haies nouvelles et des haies anciennes montre qu'il y a des possibilités de colonisation rapide des nouvelles haies par des espèces forestières si ces haies sont connectées à des haies anciennes. L'intégration des nouvelles haies dans le fonctionnement des exploitations présente souvent des difficultés : forme pour la taille non habituelle aux agriculteurs, outils envisagés pour la taille (épareuse, lamier) non accessible aux agriculteurs, importance des haies préexistantes etc. Ainsi, à travers les politiques de rebocagement, l'ambiguïté des politiques qui oscillent entre des objectifs paysagers et des objectifs environnementaux montre la complexité d'une prise en compte du paysage pour un développement durable et la nécessaire maturation de la réflexion et des pratiques de tous les partenaires. Nos résultats amènent à formuler des pistes pour une prise en compte efficace du réseau bocager dans le cadre d'un développement durable. Ceci passe par une réflexion sur la structure de ces nouvelles haies et leur gestion possible dans les exploitations agricoles.