En Bourgogne, les viticulteurs sont aujourd'hui fortement incités à adopter des pratiques d'agriculture raisonnée. Un travail de recherche, appuyé sur des enquêtes, a été engagé dans une commune de Saône-et-Loire pour saisir en quoi des viticulteurs peuvent opérer des changements de pratique et comment ces changements peuvent être expliqués par leur position sociale. L'analyse du réseau complet des dialogues professionnels sur le thème des pratiques viticoles distingue des viticulteurs appartenant à un « noyau », à une « périphérie » et des viticulteurs « isolés », de façon générale ou localement. Elle montre que les relations établies par les viticulteurs avec différentes catégories de techniciens ne sont pas indépendantes de leur position au sein du réseau. Les changements de pratique qui vont dans le sens de la mise en uvre de pratiques respectueuses de l'environnement sont principalement « portés » par les viticulteurs du noyau, au sein duquel la connaissance est distribuée entre les différents membres. Quelques pratiques sont cependant l'objet d'argumentations contrastées sur l'ensemble du réseau.