Gérer les espèces adventices et la flore des linéaires non cultivés une approche fonctionnelle - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Ouvrage (Ouvrage De Synthèse) Année : 2017

Gérer les espèces adventices et la flore des linéaires non cultivés une approche fonctionnelle

Sabrina Gaba
Bérenger Bourgeois
  • Fonction : Collaborateur
Stéphane Cordeau
Alain Rodriguez
  • Fonction : Collaborateur
  • PersonId : 980661
Cyrille Violle

Résumé

Les RMTs FlorAd et AgroforesterieS a organisé une journée thématique sur l’intérêt de l’approche fonctionnelle pour la gestion des plantes adventices et/ou de la végétation des linéaires non cultivés (bords de champs, bandes enherbées) en grandes cultures, vignes et dans les systèmes agroforestiers. La journée a eu pour objectif de faire découvrir l’approche fonctionnelle et ses potentialités, et de réfléchir à la manière dont le développement pourrait s’emparer de cette approche en collaboration avec la recherche. Édito par Sabrina Gaba (Inra) Le 11 décembre 2017 s’est déroulée à l’ACTA une journée d’animation sur l’utilisation de l’approche fonctionnelle pour la gestion de la flore adventice en grande culture et en vigne et la flore des linéaires non cultivés. Pourquoi organiser un tel évènement en plein débat autour de la reconduction de l’herbicide devenu le plus célèbre du monde « le glyphosate » ? Il est tout d’abord important de rappeler ce que sont les flores adventice et des linéaires. Ces flores des milieux cultivés sont constituées d’espèces végétales sauvages (plus de 1400 espèces en France) qui se développent dans les champs de blé, entre les rangs de vigne ou au pied et entre les arbres dans les systèmes en agroforesterie. Parmi les espèces les plus emblématiques, on citera le coquelicot, le bleuet, le pissenlit ou encore le chardon. Alors que pour certains, l’énoncé de ces espèces évoque des souvenirs de « soirs bleus d’été », pour d’autres ces espèces représentent un risque important. En effet, ces plantes ont besoin de ressources telles que l’azote ou la lumière pour croître et produire des graines. Or dans une parcelle agricole ou viticole, ces ressources sont également nécessaires pour la croissance de la culture ou de la vigne. Une réduction de la quantité de ressources pour les plantes de culture signifie une perte de production. C’est pourquoi les agriculteurs et les viticulteurs ont mis en place des stratégies de gestion leur permettant de contrôler l’abondance de ces flores dans leurs parcelles. Ces stratégies de gestion, dont la plus connue est l’application d’herbicides, sont très efficaces, tellement efficaces que de nombreuses espèces sont désormais rares, alors que d’autres ont développé des stratégies pour tolérer ces traitements rendant leur gestion difficile. Pourquoi l’approche fonctionnelle permettrait de répondre aux enjeux associés à la gestion de ces flores ? Avant de répondre à cette question, il est nécessaire de rappeler les enjeux socio-économiques et environnementaux associés à la gestion de la flore adventice. Ces enjeux peuvent paraître triviaux même si on peut déjà entrevoir un possible antagonisme bien connu entre production de bien alimentaire et conservation de la biodiversité: réduire ces flores permet de garantir des productions mais peut engendrer un déclin de la biodiversité végétale. Le système est cependant plus complexe ! En effet, ces flores n’interagissent pas seulement avec les plantes de culture. Elles fournissent des ressources alimentaires sous forme de graines pour de nombreux insectes et oiseaux granivores, de nectar et de pollen pour les insectes pollinisateurs et de la biomasse végétale pour des insectes herbivores. Réduire ces flores, engendre par conséquent une réduction de l’ensemble des organismes qui en dépendent. Vous allez me dire qu’il s’agit toujours d’un problème de conservation. Oui et non ! Prenons un exemple. L’abeille domestique est un des organismes dont la persistance dépend à un moment des espèces adventices, et abeille domestique = miel mais pas seulement, la production de nombreuses cultures comme le colza ou le tournesol dépend de l’abeille domestique pour la pollinisation. Ainsi réduire ces flores sauvages est nécessaire pour la production agricole mais pourrait également entraîner une réduction de la production agricole et apicole ! La gestion de ces flores est donc un casse-tête ! L’approche fonctionnelle comme vous de le découvrirez dans ce livret est une des clés pour trouver une ou des solutions à ce casse-tête. En effet, en s’intéressant aux caractéristiques des espèces (par exemple, leur taille ou leur teneur en nectar), cette approche permet d’appréhender les diverses facettes de ces flores sauvages afin d’acquérir des connaissances sur (i) les liens entre ces flores et les pratiques agricoles, (ii) sur les effets de ces flores sur la production agricole (et viticole) et (iii) sur les rôles de cette flore pour le maintien des autres organismes des milieux agricoles. Ce livret synthétise les travaux de recherche présentés lors de la journée d’animation du 11 décembre 2017 organisée conjointement par les Réseaux Mixtes Technologiques FlorAd et AgroforesterieS et la Fondation pour la Recherche sur la Biodiversité (FRB). Cette journée avait pour objectif de présenter un panorama des applications de l’approche fonctionnelle en grandes cultures, en vignes et dans les systèmes en agroforesterie, c’est également l’objectif de ce livret.
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02786242 , version 1 (04-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02786242 , version 1
  • PRODINRA : 471654

Citer

Sabrina Gaba, Sébastien Boinot, Bérenger Bourgeois, Stéphane Cordeau, Gaelle Damour, et al.. Gérer les espèces adventices et la flore des linéaires non cultivés une approche fonctionnelle. , 39 p., 2017. ⟨hal-02786242⟩
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