Paysandisia archon Burmeister (Lepidoptera : Castniidae), accidentellement introduit dans la région méditerranéenne via des importations de palmiers provenant d'Amérique du Sud, s'attaque à différentes espèces de palmiers dont Chamaerops humilis, Trachycarpus fortunei, Phoenix canariensis, Washingtonia filifera... Bien que la nuisibilité soit moins visible que pour le charançon, ce papillon constitue un vrai danger car son panel d'hôtes est très étendu et il ouvre la porte aux attaques par le charançon. Les coûts de traitement, d'abattage et de remplacement des plante qui meurent sont considérables. Ajouté à cela, les palmiers de France métropolitaine étant majoritairement implantés en ville, le traitement avec des insecticides chimiques est difficilement réalisable. D'autant que l'usage des produits phytopharmaceutiques (sauf exception) est interdit depuis le premier janvier 2017 pour les collectivités locales, l’État et ses établissements publics, pour l'entretien des espaces verts, des forêts, des voiries (sauf exception) ou des promenades, accessibles ou ouverts au public. A ce jour, différentes méthodes alternatives de contrôle mécanique ou biologique (entomopathogènes) ont été mises en place afin de contrôler P. archon. Cependant, ces méthodes sont coûteuses et difficiles à utiliser. Dans ce contexte, il est nécessaire de trouver une stratégie, efficace et réalisable, susceptible de réduire la population du papillon, tout en respectant l'environnement et la santé humain. C'est pourquoi l'Unité expérimentale Entomologie et forêt Méditerranéenne (UEFM) de l'INRA PACA a recherché des parasitoïdes oophages capables de pondre dans les œufs du papillon, de 2012 à 2014, grâce au financement du projet européen PalmProtect. Suite aux premiers essais prometteurs, dans le cadre du projet régional BioPalme, l'UEFM, en collaboration avec la ville de Marseille, s'associe à plusieurs partenaires pour continuer sa recherche avec de nouveaux parasitoïdes. L'objectif étant une régulation efficace du papillon du palmier. A terme, le développement d'une lutte biologique à grande échelle sera envisagée, en intégrant les techniques du lutte actuellement disponibles et en visant tous les stades du ravageur, afin d'obtenir les meilleurs résultats. En parallèle, l'application AGIIR mise au point par l'INRA et dédiée aux insectes introduits et aux espèces invasives, sera mise à jour de façon à permettre la signalisation des nouveaux foyers d'attaque de P. archon. Via cette application, l'identification du ravageur sera facilité et des informations concernant sa biologie, son cycle de vie et les moyens de lutte seront disponibles.