Dans le contexte de l’agroécologie, les couverts plurispécifiques augmenteront. Il faut donc repenser certains outils de diagnostic de l’état des couverts, pour la plupart développés pour des couverts monospécifiques. C’est le cas de l’indice de nutrition azotée (INN), classiquement utilisé en agronomie pour diagnostiquer le statut azoté d’un couvert afin d’identifier d’éventuelles situations de carence en azote et, sur cette base, piloter la fertilisation. L’INN est calculé avec la courbe critique de dilution de l’azote qui indique la teneur en azote optimale d’une plante pour maximiser sa croissance. Cette courbe ne peut pas être utilisée pour des plantes de couvert plurispécifique car elle varie en fonction de l’environnement lumineux de la plante. Or, les plantes de couvert plurispécifique n’ont pas toutes le même accès à la lumière. Nous avons cherché à identifier une nouvelle formalisation de la courbe critique, stable quel que soit l’environnement lumineux de la plante. Des expérimentations en serre ont permis de soumettre 8 espèces végétales à 4 niveaux d’azote et 2 niveaux de rayonnement pour reproduire différents accès à l’azote et à la lumière. La biomasse et la teneur en azote des feuilles, des tiges et des racines et la surface foliaire ont été mesurées à 4 dates. Nous avons identifié que le ratio Quantité d'azote des parties aériennes/biomasse des feuilles est un bon indicateur du statut azoté de la plante. Pour une plante de couvert plurispécifique, la comparaison du ratio à la valeur attendue à nutrition azotée optimale permet de quantifier son statut azoté.