Changement climatique & Agriculture en Guadeloupe. Synthèse des résultats des projets ClimaTOR et TropEmis
Résumé
Depuis deux décennies, l'émission moyenne annuelle de CO2 des sols agricoles est de 1950 tonnes C, ce qui représente une perte d'environ 0.15% par an du stock carboné des sols. La région du nord de Basse-Terre est la source principale des émissions, associées notamment à l'acidification des sols et à la perte de rendement de la canne à sucre (c.a.d. réduction des entrées carbonées). Les cultures de diversification, principalement le maraîchage et les vivrières, sont aussi une source d'émission, mais la relativement faible surface occupée par ces systèmes limite leur impact territorial. Les SdC à base de banane et vergers fonctionnent comme de légers puits de C atmosphérique. Les simulations réalisées afin de saisir l'impact du CC ont montré que les émissions augmenteraient de 60% à l'horizon 2045 à cause du réchauffement climatique (+0.6°C entre 2015 et 2045), sous l'hypothèse de non variation de la distribution et de la gestion des SdC actuels. Ce résultat est associé à l'augmentation du taux de minéralisation du C du sol, et aussi à une diminution de résidus de culture dans le cas des plantes C4 (canne à sucre) et CAM (ananas). De ce fait, la canne à sucre, qui occupe actuellement 45% de la SAU, deviendrait une source d'émission de CO2 dans tout le territoire, notamment en Grande-Terre qui serait alors la région la plus émettrice de Guadeloupe. Les résultats de la modélisation ont indiqué qu'une augmentation de l'utilisation d'amendements organiques (surface amendée et dose appliquée), et l'application des rotations et d'un travail du sol réduit, notamment en maraîchage et vivrier, peuvent aider à atténuer l'impact du CC sur les émissions de CO2. Compte-tenu de la richesse et la représentativité de la diversité agro-écologique de Guadeloupe, la démarche appliquée dans ce projet pourrait être aisément extrapolée à l'échelle régionale.
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